An 2013, an nou pa pè, démin sé tan nou !

L' année 2012 s'est achevée, malgré le choc des caddies débordant de victuailles dans les parkings des supermar- chés, les sarcasmes sur la propen- sion des Guadeloupéens à «siffler» le champagne, dans une ambiance un peu morose.

Les gens ont envahi les magasins, c'est vrai. Ils ont pas mal acheté c'est aussi vrai, mais, ont-ils beaucoup consommé ?

La fête ne se voyait pas tellement sur les routes et dans les lieux habituels où on s'amuse, et rares ont été les maisons et les quartiers où les nuits ont été longues.

Lorsque nous interrogeons nos connaissances sur la façon dont ils ont passé les fêtes de fin d'année on entend invariablement : à la maison, en famille.

Il y a là quelque chose de patholo- gique, peut être, dans cette attitude des compatriotes à courir les centres commerciaux, à accumuler des marchandises pas toujours utilisées. Cela relève sûrement d'une étude sociologique, qu'il faudrait mener .

Selon un sondage commandé par la Région Guadeloupe pour éclairer les débats du Congrès de décembre, les Guadeloupéens vivraient un paradoxe psycho/social.

Ils se disent heureux et optimistes individuellement et dans le même temps très inquiets sur l'évolution de leur société. Ils sont 65% à trouver la situa- tion du pays mauvaise, 72% qui se déclarent inquiets de la situa- tion économique et sociale et 71% estiment que les choses vont évoluer en pire dans les années à venir.

En clair , tout en observant les réserves habituelles, s'agissant d'un sondage, ce qui domine aujourd'hui en Guadeloupe, c'est l'inquiétude, la peur , l'individua - lisme, l'égocentrisme. Les Gua- deloupéens n'ont pas confiance dans leurs élus et leurs élites.

Bref, nous avons là tous les symptô - mes d'une société à l'agonie.

N'y a-t-il vraiment rien à faire ? Le pays n'a-t-il aucune perspective d'avenir ?

Nous ne partageons ni le pessi- misme, ni la démission ambian - te. Il n'y a d'avenir que d'hom- mes, a dit le poète !

L'avenir du pays est entre les mains des Guadeloupéens, principalement les jeunes qui font le choix de s'impliquer dans l'action sociale, culturelle, politique pour participer avec les maté - riaux que nous avons à la cons - truction d'un pays au niveau de nos ambitions.

Alors,

an 2013, an nou pas pè, an nou doubout pou nou woulé ansam pou Gwadloup an nou.

Dèmin sé tan nou !