Ambroise Croizat, communiste et bâtisseur de la Sécurité Sociale

Le lundi 28 janvier 2013 on a fêté le cent douzième anniversaire de la naissance de Ambroise Croizat. Ouvrier métallurgiste à treize ans,député communiste du Front Populaire,il participe à l'élaboration, dans la clandestinité du Programme de Conseil National de la Résistance qui débouche,à la libération, alors qu'il est ministr e du Travail,sur la création de la Sécurité Sociale.La ville de P aris lui a rendu hommage le mardi 30 novembre 2009,en inaugur ant une place à son nom.

“Jamais nous ne tolérerons qu'un seul des avantages de la Sécurité Sociale soit mis en péril. Nous défendrons à en perdre la vie et avec la plus grande énergie, cette loi humaine et de pro grès” , déclarera Ambroise Croizat, lors de son dernier discours à l'Assemblée nationale, le 24 octobre 1950.

“Un slogan brûlant d'actualité à l'heure du détricotage des acquis et qui sonne comme un hommage à un parcours qui a fait du “bâtisseur de la Sécurité Sociale”, l'un de ceux qui ont forgé la dignité de l'identité sociale du peuple français.

“Antimilitarisme et anticolonia - lisme tissent les chemins du jeune communiste. 1927, il est secrétaire de la fédération des métaux CGTU. “Militant ambulant”, un baluchon de la “Vie Ouvrière” à vendre pour tout salaire. Commence un périple où il anime les révoltes de Marseille et du Nord, tandis que sur le terreau de la crise germe le fascisme. “S'unir, disait-il, pas unis, pas d'acquis !” Ces mots, il les laisse au cœur des luttes où se dessi - nent les espérances du “Front populaire.”

“En 1936, Ambroise Croizat est élu député du Parti Communiste français. Il impose la loi sur les conventions collectives. Présent à Matignon, il donne aux accords du même nom la couleur des congés payés et de la semaine de quarante heures.

“Vient l'année noire, 1939. Il est arrêté le 7 octobre avec trentecinq autres députés et incarcéré à la prison de la Santé. Fers aux pieds, il traverse quatorze prisons avant de subir les horreurs du bagne d'Alger. Libéré en 1943, il est nommé par la Confédération Générale du Travail clandestine à la Commission consultative du gouvernement provisoire autour du général de Gaulle. Il participe à l'élaboration du Programme National de la Résistance. Il mûrit son plan de la création de la Sécurité Sociale.

“Nous, combattants de l'ombre, exigeons la mise en place d'un plan complet de Sécurité Sociale, visant à assurer à tous les citoyens des moyens d'existence dans tous les cas où ils sont incapables de se les procurer par le travail, avec une ges - tion par les intéressés et l'Etat,” était leur postulat.

“Ambroise Croizat laisse à l'a- genda du siècle ses plus belles conquêtes : la généralisation des retraites, des prestations familiales uniques au monde, les comités d'entreprise, la médecine du travail, les sta- tuts des mineurs et des électriciens et gaziers, la prévention dans l'entreprise, la reconnaissance des maladies profession - nelles...” Mais ne le dites pas, il était communiste ! Chut !

Source L.G.S.