Les élections passées, à quoi faut-il s'attendre ?

Les urnes ont rendu leur verdict dimanche dernier. Une large majorité a été attribuée à la Fédération du Parti Socialiste et ses alliés. La nouvelle Assemblée sera effectivement renouvelée dans sa composition : 21 hommes, 21 femmes dont 27 nouveaux élus. A priori, avec une majorité stable, et du «sang neuf» à volonté. Les conditions sont réunies pour une gouvernance sérieuse et dynamique et un travail approfondi et efficace. Alors, allons-nous voir des débats véritables s'instaurer dans l'hémicycle sur les grands dossiers qui affectent durablement le quotidien des Guadeloupéens, et qui méritent des solutions politiques ur gentes ? Les élus montr er ont-ils en ces occasions, qu'ils ont une vision globale de leur pays qui ne peut souffrir d'un «saucissonnement» sur la base de compétences, même dévolues par la loi ? Auront-ils le souci de faire triompher la transparence et l'intérêt des administrés ? Auront-ils la volonté de faire entendre leur point de vue avec clarté et conviction afin que les électeurs en soient édifiés ? Verra-t-on s'instaurer une véritable opposition dans cette Assemblée, capable de faire valoir ses positions, avant tout, constructives, mais toujours claires et bien charpentées ? La future gouvernance s'attèlera-t-elle à forger une conception plus dynamique, plus valorisante et mieux adaptée aux nécessités du pays, pour ses politiques publiques en matière sociale ? V err ons-nous ces deux assemblées mutualiser leurs capacités pour optimiser les politiques publiques mises en œuvre ? Verra-t-on rapidement se mettre en place une opération foncière portant sur les terres en friches détenues par les deux Assemblées, et destinée à mettr e ces terr es à la disposition des jeunes agriculteurs et porteurs de projet dans l'agro-transformation ? Dans l'état de délabrement socio économique de notre pays, et eu égard aux différentes menaces qui pèsent sur ce qui, dans notre patrimoine naturel, constitue pour nous, des atouts, verrat-on se lever des voix pour réclamer que la Guadeloupe ait la capacité juridique de décider elle-même de ses orientations politiques, économiques, sociales et culturelles ? Verra-t-on des conseillers se lever pour réclamer que le «Congrès des élus» qui a été «inventé» pour étudier la question du statut, et qui se trouve bloqué dans son fonctionnement démocratique, ait enfin les moyens de sa fonction ? Qu'il devienne de par la loi, une Assemblée délibérante, élue à la pr oportionnelle et char gée d'élabor er un pr ojet de statut politique à négocier avec le gouvernement français avant d'être soumis au vote des Guadeloupéens. La campagne électorale qui vient de s'achever est r estée figée dans des considérations d'aides sociales. Cela ne permet pas de s'attendre à un débat politique serein, sur les freins au développement du pays, et à des propositions sérieuses pour les faire disparaître. Mais, je veux croire au moins, en la capacité des femmes à avoir un sens pratique bien aiguisé, et qui, même sans une solide formation politique, se laisseront guider par leur bon sens. Elles se poseront ces questions toutes simples : Quel avenir pour nos enfants ?». Notre pays pourra-t-il vivre essentiellement de l'aide sociale, sans produire, sans transformer, sans échanger, sans créer de la valeur ajoutée ? Oui je veux croire qu'elles n'auront pas peur d'exprimer l'angoisse de nos jeunes et de leur famille, et de fair e quelques propositions pratiques.

ERRATUM : Dans le titre de l’Editorial de la semaine dernière s'est glisseé une très malencontreuse erreur. Il fallait lire «Fossé» et non «faussé»