Rien ne nous a jamais été octroyé !

L'extension,l'application de ces lois ne concernaient pas les colonies de la France,dont la Guadeloupe fait toujours partie.Les colonisés de la grande “Union française,” considérés comme des sous-hommes,étaient automatiquement écartés de ces avantages.

I l a fallu les luttes, les combats menés par les travailleurs, la classe ouvrière sous la conduite du Parti communiste guadeloupéen pour pouvoir en bénéficier en partie. Bien qu'exclus des avantages procurés par l'application du Programme du Conseil National de la Résistance et de la Sécurité Sociale, les jeunes guadeloupéens avaient par contre, le devoir impérieux de prendre part à la défense de la “mère patrie”, dans le cadre des divers théâtres d'o - pérations : 1èreet 2eguerres mondiales, guerres coloniales d'Indochine, d'Algérie...

Mourir pour la France, partir pour la Dissidence(1), étaient les seules alternatives très vivement conseillées, laissées, imposées aux jeunes guadeloupéens.

Beaucoup en ont fait les frais. Les innombrables “monu - ments aux morts” édifiés à travers nos villes et villages entémoignent.

Sous l'autorité naissante de la jeune section communiste guadeloupéenne affiliée au Parti Communiste Français, les travailleurs de notre pays se sont mobilisés, ont sillonné les routes, les chemins, les sentiers de l'ensemble du territoi - re guadeloupéen, organisant un “février 2009” avant l'heu- re, imposant un recul signifi- catif au colonialisme français en matière de respect des droits sociaux du peuple guadeloupéen. Arrachant entre autres : la retraite aux vieux travailleurs, la semaine de 40 heures, les congés payés, la Sécurité Sociale.., grandes victoires remportées par les tra - vailleurs sur les colonialistes, grâce à leurs luttes.

Aujourd'hui, le symbole de ce qu'est devenue la société guadeloupéenne, est représenté par “l'hyper consommation à tout va !” Une posture artificiel - le, factice, fragile, bâtie sur du sable, très fortement dépendante des aléas de l'extérieur .

Cette illusion consommatrice, imposée, mise en place, entretenue par le pouvoir colonial et la mondialisation capitaliste, empêche à certains de prendre conscience des maux dont nous sommes les victimes, de leurs origines, de leur impact négatif pour le pays.

Cette Guadeloupe du clinquant, de l'hyper consommation, n'a jamais été autant colonisée qu'aujourd'hui. Son statut ? : “Colonie de consommation, tournée exclusivement vers la France, au détriment de son pro- pre développement.”

Ainsi donc réduite à une produc- tion infinitésimale, elle fait tout venir de l'extérieur , pour sa consommation. Place forte du recyclage et du blanchiment, marché de débouchés parfait pour produits manufacturés, elle joue son rôle à merveille, à la totale satisfaction des tireurs de ficelle et des profiteurs qui font danser la majorité des élus et la bourgeoisie compradore sur leur musique, le petit doigt collé à la couture du pantalon.

Le chômage, la misère, le dés espoir , la délinquance, le trafic de drogue n'avaient jamais atteint des niveaux aussi élevés. A ces maux, on veut continuer à leur apporter des réponses morales, homéopathiques, indolores, insignifiantes.

Les réponses sont politiques, économiques, sociales. Elles ne peuvent être apportées que par le peuple guadeloupéen, par sa prise de conscien - ce, ses luttes, son combat.

(1) Mouvement de résistance organisé par de jeu- nes antillais en 1940, pour aller défendre la France occupée par l'Allemagne nazie. Frantz Fanon en faisait partie.