CHARTE DU RÉSEAU SORTIR DU COLONIALISME

L e Réseau “Sortir du colonialisme” fédère des membres individuels et des organisations (associatives, politiques et syndicales), cimentés par une Charte d’objectifs communs pour sortir du colonialisme . Pour soutenir sa démarche, il suffit d’être signataire de la Charte: Les anticolonialistes soutien- nent les luttes des peuples, des minori- tés nationales, en lutte pour leur indépendance, leur autodétermination, et le respect de leurs droits bafoués par le colonialisme . Ni racialisme, ni paternalisme, mais l’affirmation d’une communauté d’intérêts, des valeurs de justice sociale, d’égalité entre les peuples, de respect de leur souveraineté et de solidarité internationale. Le nouvel anticolonialisme est une des formes organisées de la résistance au nouvel ordre impérialiste international. Les adhérents, associations et mouvements, signataires de la Charte «Sortir du colonialisme» s’enga- gent à lutter pour revendiquer:

1. Le droit des peuples à disposer d’eux mêmes: droit à l’autodétermination, droits politiques, sociaux, économiques, culturels, linguistiques. La reconnaissance de l’indépendance reconnue par le comité de décolonisation de l’ONU, et la fin des occupations illégales de territoires, notamment en Palestine et au Sahara occidental. La défense des droits des peuples indigènes ; l’exigence d’une solution politique et le soutien aux peuples Kurde, Tamoul, Tchetchène, Tibétain dans le combat pour leurs droits.

2. L’abolition de la torture, des disparitions, des viols, des élimina - tions ciblées, des assassinats d’op - posants, de la déportation de l’em - prisonnement de tous les combat- tants de la cause anticoloniale à travers le monde.

3. La fin des guerres coloniales comme celle d’Afghanistan et le refus de l’annexion ou de l’occupation de tout ou partie d’un territoire par une puissance étrangère; le retrait de la France de l’OTAN ,

4. Le respect du droit à l’autodétermination et la reconnaissance des droits des peuples colonisés par la France en Guadeloupe, Martinique, Guyane, Réunion, l’affirmation de l’intégrité territoriale de l’union des Comores par la restitution de Mayotte , le droit à l’indépendance de la Nouvelle Calédonie et de la Polynésie

5. Le libre choix des peuples de leur modèle de développement ; la décolo- nisation économique par la souveraineté des peuples et des nations sur leurs ressources naturelles, leurs matières premières, contre toutes les formes de domination économique comme la pri- vatisation des services publics et la recolonisation des terres par les entreprises multinationales, contre le colonialisme à caractère environnemental (contrôle des eaux, des mers et des océans, mar- chés des droits à polluer, dette écolo- gique et climatique, rejets des déchets du Nord, biopiraterie, destruction des forêts…)Les instruments du nouvel ordre colonial se trouvent non seulement dans la capacité militaire des Etats mais aussi dans l’organisation d’une gouvernance mondiale reposant sur les Etats riches et les entreprises transnationales (G8 ou G20, OMC, FMI, Banque Mondiale…) .

6. Le démantèlement des réseaux de la Françafrique, la fin des institutions à caractère colonial tels le Ministère de la Coopération, la cellule de l’Elysée , et l’arrêt des pratiques néocoloniales en Afrique; le démantèlement des bases militaires françaises en Afrique

7. le droit de réparation pour les peu- ples anciennement colonisésou mis en esclavage, par l’annulation de la dette illégitime et de ses intérêts, le remboursement des rançons coloniales comme celle due à Haïti, la prise en compte des ravages commis par l’ordre colonial

8. La condamnation du négationnisme en matière d’histoire coloniale et l’a- brogation de la loi du 23 février 2005; la dissolution de la Fondation pour la mémoire établie par cetteloi; l’ouverture des archives et la vérité et la justice sur les crimes coloniaux (cri- mes de guerre et crimes contre l’humanité); la reconnaissance par la république des massacres du 17 octobre 61, la réhabilitation des anticolonialistes comme Maurice Audin et Fernand Yveton; l’enseignement dans l’éducation nationale de l’histoire de l’esclavage et de la coloni sation ; l’ouverture d’un Musée de l’es- clavage et de la colonisation.

9. Les droits culturels et communica - tionnels des peuples: principe du retour des œuvres culturelles aux pays où ils ont été pillés, pour le respect des droits à étudier, enseigner et parler les langues minoritaires; la décolonisation de l’imaginaire par la déconstruction des systèmes de représentations coloniale et de la guerre de civilisation, instrument idéologique pour justifier les guerres coloniales.

10. La fin des pratiques post-coloniales et discriminatoires dans la gestion de l’immigration et des quartiers populai- res et la lutte contre le racisme, la xéno- phobie d’Etat, la ségrégation et la stigmatisation des populations issues de l’immigration. Les politiques de contrôle migratoire sont l’expression de ce nouvel ordre colonial qui construit des murs ousous traite à certains pays le rôle de gardes barrières pour assurer l’étanchéité des frontières. L’arrêt du pillage par les pays du Nord des cerveaux des pays pauvres ou émergents. La régularisation des sans papiers, la fin des rafles et des expulsions, l’égalité des droits entre français et immigrés, le respect du droit d’asile sont autant de revendications anticoloniales à part entière.