La FDSEA a “écrasé” les élections à la Chambre d’Agriculture

NET : La liste de la FDSEA que vous conduisiez aux élections de la Chambre d'agriculture de la Guadeloupe a obtenu une majorité écrasante, comment expliquez-vous ce résultat ?
Patrick Sellin :L'analyse que je fais de ce résultat qui j'avoue m'a agréablement surpris compte tenu des propos qui étaient tenus à mon égard, c'est que j’étais un candidat nouveau, qui a su porter l'espoir des agriculteurs et m'entourer d'une nouvelle génération avec un program - me novateur qui valorise laprofession.

J'ai ef fectivement gravité dans le milieu agricole pendant très longtemps et aussi, je suis persuadé que les agriculteurs avaient marre des dirigeants caciques. Il faut voir cela comme l'expression d'une volonté de changement et de rupture avec les anciennes pratiques. Cette victoire c'est aussi celle de mes colistiers qui ont fait un travail de terrain et qui ont su gagner la confiance des électeurs. Ils ont sillonné toutes les exploitations pour aller chercher cette victoire bien méritée

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NET : Certains parlent d'irré- gularités, voire de fraude organisée et remettent en cause le système de vote par correspondance. Quel estvotr e sentiment sur ce climat de suspicion et sur le mode d'élection ?
P .S :Je suis un bon perdant et un bon gagnant. J'étais adhé - rent à plusieurs organisations professionnelles, j'ai connu des moments difficiles, je n'ai rien dit de tel. Ceux qui aujourd'hui parlent de fraude organisée savent ce qu'ils fai- saient quand ils étaient aux affaires. Ils devraient plutôt s'en prendre à leur bilan.

NET : Les plus hautes autorités politiques et économiques ne cessent de répéter que l'ave- nir du territoire se trouve dans le tourisme et les services. D'après vous l'agriculture a-t- elle encore une place dans une stratégie de développement en Guadeloupe ?
P.S : Une économie ne peut pas être basée uniquement sur les services et le tourisme car ce sont des secteurs fragiles. Nous devons développer et maîtriser ce qui nous est propre car d'au-tres commencent à le faire à notre place. A l'heu- re de la mondialisation, j'ai remarqué qu'il y a un phénomène nouveau qui est en train de se développer : c'est un certain replie sur soi. Alors nous devrions nous atteler à revaloriser ce qui est nôtre, nos terroirs. Nous devons nous orienter vers une alimentation plus saine et cela n'est possible que si nous maîtri - sons notre système de production.

L'agriculture doit jouer un rôle majeur dans le développement économique. C'est un secteur qui doit jouer son rôle économique et social. Seule la revalorisation de l'agriculture avec la transformation de ses produits de base pourront garantir du travail pour tous. Ils convient aussi d'améliorer la confection de nos mets à base de racines pour faciliter sa consommation par nos jeunes. Je maintiens que nous pouvons venir en aide à notre jeunesse. Je crois fortement dans l'agriculture et de ses débouchés. C'est sûr que sur le plan économique nous avons un rôle à jouer. La Guadeloupe ne doit pas servir de dépotoir des produits venant d'ailleurs. Nous avons les moyens d'offrir aux Guadelou-péens des produits de bonne qualité dont la traçabilité pourra être facilement vérifiée. C'est vrai que la production guadeloupéenne est encore conventionnelle mais des efforts seront entrepris pour arriver à offrir des pro- duits d'une qualité à 100% bio. Je suggère que nous poursuivions nos cultures avec beaucoup plus de mécanisation pour réduire l'usage des pesticides.

Je suis affecté par la situation des bananiers et je demande que des solutions soient trou - vées rapidement pour éviter la disparition de cette production qui générera à coup sûr un nombre considérable de chômeurs. S'agissant du tourisme, aujourd'hui la donne a changé, les touristes ne s'intéressent pas uniquement aux cocotiers et aux belles plages de Guadeloupe, ils s'intéres - sent davantage à notre faune et à notre flore, à nos plantes médicinales, à notre cuisine créole… L'agriculture peut- être un atout fort dans ce secteur d'activité. Aussi, Il faut de l'autre côté mettre un coup d'arrêt dans la politique de mobilité qui vide le pays de ses meilleurs éléments.

NET : Les résultats sortis des urnes vous positionnent comme le futur Président de la Chambre d'Agriculture, pouvez-vous nous dire quel- les seront les priorités devotr e mandature ?
P.S : Il s'agira pour nous de bien comprendre le mécanisme de fonctionnement de la Chambre, de bâtir une équipe administrative et politique avec les gens qui sont prêts et qui veulent s'occuper vérita- blement de la relance économique de notre pays. Nous devons nous atteler à casser la politique de clanisme au sein de l'institution. D'autre part, nous irons à la rencontre des agriculteurs dans leur champ pour leur redonner confiance. Nous pensons tout mettre en œuvre pour faciliter l'accès des professionnels de l'agri- culture à tout ce qui a comme information pouvant les aider à se développer. Je mènerai une campagne de sensibilisation auprès de mes mandants pour qu'ils soient pénétrés de leur rôle dans le développement économique du pays. Nous devons mettre les bou- chés double pour que ces exploitations deviennent de véritables lieux de vie.

Mon projet est aussi de réaliser un grand marché d'intérêt régio- nal. L'agriculteur ne doit pas vivre sa profession comme une fatalité. C'est donc, ce grand chantier qui nous attend et qui marquera notre passage à la Chambre d'Agriculture.

RESULTATS ELECTIONS A LA CHAMBRE D'AGRICULTURE

LISTES SIEGES

FDSEA 24

COORDINATION RURALE 01

MODEF/UNITE POUR DEV . AGRICOLE 06

CGTG 01

UGTG 06

RSGA (Rassemblement salariés group/agr) 01

COOPORG-CABRICOP 01

CREDIT AGRICOLE 02

GROUPAMA 02


TOTAL 44



RESULTATS ELECTIONS A LA CHAMBRE D'AGRICULTURE

LISTES SIEGES

FDSEA 24

COORDINATION RURALE 01

MODEF/UNITE POUR DEV . AGRICOLE 06

CGTG 01

UGTG 06

RSGA (Rassemblement salariés group/agr) 01

COOPORG-CABRICOP 01

CREDIT AGRICOLE 02

GROUPAMA 02


TOTAL 44