Fusion des banques Quelles conséquences ?

C'est une question qui hante certainement plusieurs esprits, surtout celui de ceux qui travaillent dans ces établissements et qui ne savent pas à quel moment arrivera leur tour de la tourmente. Plusieurs fois, le journal l'Etincelle a attiré l'attention de ses lecteurs sur le fait que dès l'instant qu'on avait fait le choix de rester intégrer à l'Europe, que tous ce qu'on considérait comme acquis dispa r a i tr a it. Aujourd'hui, nous sommes en pleindeda ns. P our comprendre les nouvelles mutations des ba nques , nous avons interrogé M. Jacky Richard, délégué de la CGT G Ba nque .

Nouvelles-Etincelles : Qu'estce qui pousse les banques à fusionner ?

Jacky Richard :C'est le pouvoir capitaliste ! C'est une autre chose qui se passe dans les banques à partir du moment où elles ont pris le pouvoir sur le territoire de Guadeloupe. Aujourd'hui, qu'estce qui se passe ? Il n'y a aucune banque en Guadeloupe en capacité de faire fonctionner l'économie guadeloupéenne. Pour tous les engagements que la Guadeloupe aura à pr endr e, elle devra obligatoirement passer par les banques françaises. Comme par enchantement, elles ser egr oupent au même moment, la BNP, la BDAF, la BFC comme si elles avaient fait une collusion pour prendre le pouvoir sur l'économie guadeloupéenne. Cela se fait au moment où va s'ouvrir le grand Port en eau profonde. La Guadeloupe s'apprête à devenir une plaque tournante de lancement vers la Caraïbe et les banques se positionnent pour être plus fortes. Cela aura des réper cussions énormes sur la société. Je pense aussi que ces Messieurs ont un esprit revanchard parce qu'en 2003-2004, nous avons lutté pour obtenir une convention collective restée au niveau des DOM (Guadeloupe, Martinique et la Guyane). Ces Messieurs ont pris un r etour de bâton pour contr e carrer la mobilisation sociale. Je pense que le peuple guadeloupéen n'a pas encore compris que ce sont les consommateurs qui mènent la cadence. Les clients doivent pr endr e conscience qu'ils forment un pouvoir et qu'ils ont la possibilité d'influencer beaucoup sur les décisions que ces Messieurs prennent qui ne sont pas dans l'intérêt desconsommateurs.

N.E : Quelles seront les conséquences pour le personnel ?

J.R : Quand il y a concentration, il y a harmonisation et regroupement des services. Le plus grave, est le transfert d'activités. Ils dimi- nuent l'ef fectif en Guadeloupe, ils font une automatisation de certaines tâches. Donc cela va créer des emplois dans l'hexagone. C'est le cas de la BNP où ils sont en train de faire une sorte de fusion entre celle de Guadeloupe et celle de la Martinique. Certains services administratifs des deux pays ont été transférés à Bordeaux pour renflouer uneentr eprise qui était déjà au stade de la liquidation. D'autre part, nous avons un effectif qui est plus ou moins âgé. Ils disent qu'ils ne font pas de licenciement sec, cependant ils procèdent au dégraissement en pr oposant des départs volontaires à la retraite. Comme il n'y a pas un r enouvelle ment des effectifs, sans aucun doute, il y aura des conséquences. En plus, il y a beaucoup de nos élèves qui sont entrée dans le circuit pour aller faire une formation, malheureusement, ils se retrouver ont dans un système où ils ont la formation requise mais on aura plus besoin d'eux, car , il n'y aura plus d'embauche.