Le Congrès des élus : Une cour de mensonges !

L es élus seront réunis en congrès ce vendredi 15 mars. Ce sera le 14e du genre depuis le 1er du 18 juin 2001. Que peut attendre le pays de cette nouvelle réunion ? Pas grand-chose de bon dirons-nous, sans hésitation. Pas seulement, parce que nous avons la conviction que ce congrès n'a jamais été pensé par les législateurs français pour aider à solutionner le problème qu'il est censé résoudre, mais bien, parce que tous les paramètres qui mesu- rent le fonctionnement de la société indiquent que les élus qui vont siéger dans cette assemblée n'ont ni boussole, ni plan de marche, ni vision commune pour la Guadeloupe. Cette position tranchée repose sur l'analyse de deux facteurs objectifs :

- La recherche d'un consensus indispensa - ble pour gagner la confiance des élec - teurs et obtenir du gouvernement la convocation d'une consultation a capoté en 2003, emportée par l'ambition de pouvoir personnel, des hommes et cela vient de se reproduire 10 ans après, pour le même motif - Le congrès s'est révélé une véritable usine à gaz qui produit et recycle des mensonges destinés à entretenir la peur et l'immobilisme dans la population Le contenu du rapport qui sera présenté par le Président du Congrès, qui ne sem- ble pas avoir entendu ou lu la contribution déposée par le Parti Communiste Guadeloupéen lorsqu'il a été auditionné par la commission, l'of fensive musclée de la fédération socialiste dans l'opinion pour présenter l'acte III de la décentralisation comme une avancée politique majeure, le mutisme ou l'embarras d'une droite divisée et traumatisée, la timidité de la gauche alternative qui n'arrive pas à s'émanciper réellement de la gauche assimilationniste, tout cela contribue à transformer ce congrès déjà impuissant en une cour de mensonges. C'est toute cette ambiance délétère qui pourrit le rapport politique en Guadeloupe qu'il faut «dynamiter», si on veut redonner confiance et espoir à toute une population aujourd'hui désabusée, découragée et particulièrement les jeunes qui ont de plus en plus de difficulté pour se projeter dans l'avenir . La réhabilitation exige d'emprunter réso- lument le chemin de la vérité et du courage politique. Il faut dire franchement aux Guadeloupéens, sans masko que : - Le changement de statut est incontournable pour trouver les moyens de résoudre de manière dura- ble la grave crise économique et sociale qui secoue le pays ; - L'assemblée unique ou collectivité unique de l'article 73 ne donne pas les moyens d'intervenir avec ef ficience pour propulser une nouvelle politique économique et sociale parce qu'elle nous enferme dans l'assimilation légis- lative qui est la source de notre développement et la cause de notreappauvrissement. - L'acte III de la décentralisation pensée pour une organisation territoriale répondant au besoin de la France, ne prend pas en compte la situation particulière de notre pays et surtout ne rompt pas avec le principe d'assimilation législatif n'est pas une rupture de l'assimilation. - Un référendum ou une consultation ou les électeurs auront à répondre par oui ou par non à une question posée par le Président de la République sans connaitre le contenu du projet d'organisation institutionnelle ou institutionnelle, c'est acheter comme avait dit le PS en 2003 «chat an sak». - Il faut remplacer les congrès par une assemblée constituante élue à la proportionnelle avec pour unique compétence l'élaboration d'un projet de statut. Les élus guadeloupéens ont une chance de sortir du blocage organisé par le congrès, c'est de réaliser le consensus sur la base de la proposition de résolution portée au nom du Parti.