Pointe-à-Pitre : Un artisan bijoutier en grève de la faim en plein centre-ville

L a semaine dernière, notre journal mettait en avant les difficultés que rencontrait un des nôtres pour investir dans son propre pays, la Guadeloupe, alors que certains se plaisent à faire croire à qui veut l'entendre que les Guadeloupéens n'ont pas le sens de l'entreprise et que notre avenir dépendrait des investis- seurs étrangers. Et pourtant, la réalité est tout autre car, tous les jours, on découvre des cas particu- liers, d'injustice, d'inégalité et d'exploitation. C'est semble-t-il ce que vit ce jeune artisan bijoutier guadeloupéen, Patrice Sébastien.

En ef fet, depuis le 25 février 2013, ce jeune guadeloupéen, Patrice Sébastien, artisan bijoutier observe une grève de la faim à l'entrée de la rue Frébault à Pointe-à-Pitre devant le local où il exerçait son métier . Interrogé sur les raisons qui le poussent à mettre sa vie en danger en observant une grève de la faim, il explique que c'est pour réclamer son dû. Patrice Sébastien était l'un des trois associés d'une société d'a - chat et de négoce d'or . Les deux autres sont, un Guadeloupéen qui vit en Colombie et un commerçant belge bien implanté sur tout le territoire avec une vingtaine de points de vente. Selon M. Sébastien, ce groupe- ment a fonctionné durant quatre à cinq mois. C'est à la suite d'une Assemblée Générale, qu’un certain nombre de griefs lui ont été signifiés par les deux autres associés notamment sa carence supposée pour déclarerl'entreprise, ce qui, dit-il, n'est pas directement de son fait, car sur les statuts il manquait la signature de celui qui vit en Colombie. Selon M. Patrice Sébastien, on lui a proposé de racheter sa part, comme il a refusé, il s'est vu purement et simplement éjecté par la dissolu - tion de l'entreprise. Il semble que la dissolution fait prétendument à l'amiable, n'a été réalisée qu'avec les deux aut - res associés en novembre 2011. Pour défendre ses droits, M. Sébastien assure qu'il a introduit un référé à leur encontre afin de réclamer la somme qu'il a inves - tie dans l'affaire soit 15 000 euros. Selon lui durant dix huit mois d'activité, il n'a rien reçu. Six mois après avoir introduitl'af faire en justice, laquelle a fait l'objet de plusieurs renvois à la demande des deux autres actionnaires, le juge se déclarait incompétent pour instruire l'af - faire et invitait M. Sébastien à se diriger vers une autre juridiction. En revanche, le même juge reconnait que dans les statuts du groupement, que l'entreprise de M. Sébastien a contribué à hauteur de 15 000 euros mais, dans le même temps, il déclarait que c'est à M. Sébastien de faire la preuve de son investissement alors que les documents sont parafés par les deux autres associés. M. Sébastien fait remarquer qu'il avait sa propre entreprise, frap - pé par la crise économique guadeloupéenne et mondiale, il a dû la fermer momentanément et il comptait se refaire une santé financière à partir de ce groupement. Il déplore le fait qu'en France, tous les élus et la presse pren - nent en considération la situation d'un homme qui monte sur une grue pour avoir le droit de voir son enfant, alors qu'en Guadeloupe après plus de 15 jours de grève, il n'a eu la visite d'aucun élu, même pas ceux de la ville de Pointe-à-Pitre. Il faut savoir que, le samedi 9 mars 2013, aux environs de cinq heures du matin, après le départ de l'agent de sécurité qui soutenait M. Sébastien, deux indivi - dus sont venus l'agresser sous sa tente alors qu'il était endormi. Ils ont coupé la tente nous dit-il, et parmi les deux hommes il y a un qui voulait le piquer . Il a juste eu le temps de se réfugier au milieu de la rue. Les deux lascars ont cependant eu le temps de le bastonner . Il s'en sort avec un doigt fracturé et des hématomes assez importants à la jambe gauche. M. Sébastien s'est rendu à l'hôpital où il a fait plusieurs examens et obtenu un certifi- cat médical.Plainte a été déposé contre X.