Décès de Hugo Chavez “L'empire de la crapulerie journalistique“ à l'œuvre

Le décès du président Hugo Chavez a permis de constater jusqu'où les grands médias français et internationaux, quelques-uns de nos perroquets locaux,pouvaient aller dans l'ignominie,la haine,la désinformation,le mensonge.

L es mots utilisés par François Ruffin “Les petits soldats du journalisme”, afin de carac - tériser cette meute de vautours échappés du “charnier natal”(1) ne correspondent plus à la réali - té des faits. Des étapes importantes dans l'ignominie, la haine, la désinfor - mation systématique, ont été allègrement franchis depuis. Ce ne sont plus des “petits sol - dats du journalisme.” Ils cons - tituent désormais, ce que l'on peut à juste titre désigner par, “l'empire des charognards dujournalisme.” Jean Ziegler avait parlé de “l'empire de la honte” pour désigner le formidable mouvement de recolonisation, de reféodalisation des peuples du tiers-monde, notamment en Afrique, par les multinationales, dont les armes de destruction massive sont : la dette et la faim. Aujourd'hui, sous l'injonction expresse des sociétés multinationales, une autre corporation s'est elle aussi constituée, le mot n'est pas trop fort, en “empire de la crapulerie journalistique.” Aucune bassesse, aucune forfai - ture, ne la fait reculer, renoncer à ses sales entreprises de démoli- tion de la vérité. Cet “empire de la crapulerie journalis- tique” est prête à utiliser les procédés les plus abjects pour servir ses maîtres, pour l'abrutissement, l'asservissement mental des peu- ples, pour les détourner de la lutte de classe, du nécessaire combat contre la mondialisa - tion capitaliste. Tout en prétendant que la lutte des classes appartient au passé, ces mêmes tenants de la mondialisation capitaliste n'ont jamais cessé eux de la mener au plus haut niveau, utilisant les armes les plus sophistiquées de la technolo - gie de pointe, et les journalistes serviles, dont ils disposent. Ils ont placé la conduite de la lutte idéologique sous la responsabilité des journalistes qui sont leurs salariés. Toutes les mesures progressistes venant du Venezuela, de Cuba, de la Bolivie, de la Chine, de l'Equateur , en faveur de leurs peuples sont sys- tématiquement caricaturées, dévoyées, falsifiées, banalisées, au motif qu'il s'agit de mesures électoralistes, destinées à plaire, à maintenir sous le charme, à manipuler des armées d'affamés, de miséreux, de mendiants. Sur fond de dénigrement, de mépris, de racisme, la lutte de classe, intense, quotidienne menée par l'Occident contre le tiers-monde, contre les pays émergents, contre leurs dirigeants n'a jamais cessé.

LEUR INCULQUER LA CULTURE DE LA RÉSIGNATION

Il faut maintenir tous ces peuples en esclave mental, en état per- manent de semi-colonisation. Il faut leur enlever toute envie de se battre, de résister contre les ravages et les méfaits du colonialisme, de la mondialisation capitaliste. En un mot, leur incul- quer, leur inoculer la culture de la résignation. Depuis la disparition de Hugo Chavez, salué dans tout le monde progressiste, pour l'ensemble de son œuvre, les médias français nous ont appris que, augmenter le salaire minimum de 30%, éra - diquer l'analphabétisme, créer des programmes sociaux pour les plus pauvres, cons - truire des logements, permettre l'accès aux soins aux Vénézuéliens qui n'avaient jamais consulté un médecin, n'étaient que des pratiques clientélistes destinées à remplir les urnes de bulletins de vote en son nom. T out ce que Chavez a bâti, cons - truit, réalisé au profit de son peuple a été passé au crible de la malveillance, de la mauvaise foi, des mensonges et de l'hystérie des médias français.V ictorin Lurel, ministre des “Départements d'Outre-Mer”, représentant le gouvernement français aux obsèques de Hugo Chavez, pour une fois apporte de l'eau à notre moulin. “ Le monde gagnerait à avoir beaucoup de dictateurs comme Hugo Chavez puisqu'on pré - tend que c'est un dictateur”, a- t-il déclaré. “Toute chose égale par ailleurs, poursuit-il, Chavez c'est de Gaulle plus Léon Blum. De Gaulle parce qu'il a changé fondamentalement les institu - tions. Plus Léon Blum, c'est-à- dire le Front Populaire parce qu'il lutte contre les injustices. Les gens sont fiers de ce qu'il a fait pendant quatorze ans. Il a respecté les droits de l'homme.

Ça pourrait m'être reproché.” Ce qui fut méchamment fait par la presse et la droite françaises. On l'a bien compris, résister à l'empire étasunien, résister à l'Occident “tout puissant”, cons- tituent des crimes de lèse-majes- té, que les sociétés multinationales et leurs “journalistes” aux ordres, ne sauraient tolérer. Résister aux injonctions du FMI, pire, créer un organisme concur- rent “La Banque du Sud”, igno- rer les agences de notation, augmenter le SMIC, plafonner les hauts revenus, créer l'ALBA(2), donner naissance à la CELAC (3), permettre aux pays de l'Amérique centrale et de la Caraïbe d'avoir accès à un carbu- rant moins cher, ne pouvaient plaire au Marché, aux “Sansvisage” de la finance. La liste des bienfaits apportés à son peuple par Hugo Chavez en quatorze ans de pouvoir, est tellement longue, que nous ne saurions tous les citer ! Il nous souvient toutefois, que la dernière fois qu'un tel projet fut pensé et réalisé, ce projet avait pour nom : “Programme du Conseil National de laRésistance.” Stéphane Hessel et le commu - niste Ambroise Croizat, créa - teur de la Sécurité Sociale, ont très largement participé à sarédaction. En Europe même, lutte de classe et mondialisation capitaliste obligent, Denis Kessler dans un article intitulé “Adieu 1945” paru dans la revue “Challenges” du 4 octobre 2007 explique que l'objectif assigné au MEDEF et à Sarkozy par les féodalités finan- cières, est la “liquidation” progressive, méthodique des acquis du “Programme du Conseil National de la Résistance.”Hollande continue le boulot... Les ouvriers et le prolétariat européens sont à peine mieux traités que les damnés de la terre du tiers-monde. La Grèce, le Portugal, l'Espagne, la France, offrent quotidiennement l'exemple d'ouvriers obligés demanifester , d'en venir aux pires extrémités pour avoir une chan- ce de préserver leur outil de travail, de conserver leur emploi.

(1) Lire ou relire le poème “Les Conquérants” de José Maria de Heredia
(2)L'Alliance bolivarienne pour les Amériques
(3) Communauté des Etats latinos-américains et des Caraïbes