LA COMMUNE DE PARIS DE 1871 “Première prise du pouvoir” du prolétariat sur la bourgeoisie

L e 18 mars 2013, on commé- morera le 142eanniversaire de la Commune de Paris. L'histoire de la “Commune de Paris” de 1871 n'est pas seule- ment l'histoire d'une mémorable défaite de la classe ouvrière, victime des massacres commis par la bourgeoisie sur les communards parisiens. C'est avant tout, l'histoire de la première “Prise du Pouvoir” par le prolétariat de Paris sur la bourgeoisie pendant 72 jours, du 18 mars 1871 au 29 mai 1871, dernier jour de la Semaine Sanglante commencée le 21 mai 1871. Ces événements firent l'objet d'études, d'analyses, de décryptages multiples, notam - ment de la part des plus grands : Marx, Engels, Rosa Luxembourg, Lénine. Marx lui consacra un ouvrage : “La guerre civile en France.” Lénine consacrera un chapitre entier à la Commune, le troisième de son fameux : “L'Etat et la révolution.” A l'époque, la classe ouvrière ne possédait encore ni une organisation politique rodée, ni d'organi - sations syndicales de masse. Les écrits de Marx et Engels sur le socialisme scientifique, étaient très peu connus en France dans les milieux ouvriers et du prolétariat. Sur le plan idéologique, les partis politiques, les ouvriers, le prolétariat étaient encore très influencés par les thèses opportunistes de Proudhon. Bien que Marx entrevoyait la possibilité de l'apparition d'une révolution en France, il était très inquiet quant à la possibilité de la mener à bien. Pour lui, les conditions n'étaient pas réunies. “Si une révolution éclate à Paris, la question est de savoir s'ils ont les moyens et les chefs pour of frir une résistance sérieuse aux Prussiens. On ne peut se dissimu - ler que vingt ans de farce bona - partiste ont terriblement démoralisé”, écrivait Marx. N'empêche que le 18 mars 1871, le peuple de Paris s'insurge contre le gouvernement de Thiers, occupe les bâtiments officiels, assure le pouvoir populaire dans et autour de la capitale, organise les élections qui donnent sa légitimité à la Commune, amnistie les condamnés politiques, prononce la totale liberté de la presse. La Commune nomme un ouvrier hongrois Léo Frankel qui travaillait à Paris à l'époque des faits, ministre du travail. Les mesures prises et mises réellement en place sont d'une portée considérable. Citons quelques-unes : - Abolition de la conscription mili - taire et de l'armée de métier. - Séparation de l'Eglise et de l'Etat, le budget des cultes estsupprimé. - Interdiction des arrestationsarbitraires. - Possibilité de révocation à tout moment d'un élu ou d'une fonctionnaire d'Etat. - Réouverture des ateliers aban- donnés et créations de coopératives ouvrières. Pour Marx “la Commune de Paris était essentiellement un gouvernement de la classe ouvrière.” Sur la base des analyses consacrées à l'étude de la Commune, Marx et Engels, d'un commun accord, déclarent que “le Programme du Manifeste communiste est aujourd'hui vieilli sur certains points. La Commune notamment, a démontré poursuivent-ils, que la classe ouvrière ne peut pas se contenter de prendre la machine d'Etat toute prête, et de la faire fonctionner pour son propre compte.” Erreur que ni Fidel Castro, ni Hugo Chavez, ni Evo Moralès n'ont commise, ce qui a toujours enragé la bourgeoisie, qui pensait pouvoir réaliser à Cuba, au Venezuela, en Bolivie la même opération réussie au Chili à cause de la non-application de cette règle fondamentale. Lénine, préparant la révolu- tion dans son pays, mit soi- gneusement en pratique cet enseignement majeur tiré de l'analyse des événements de la Commune, à savoir : “briser, démolir la machine d'Etat, ne pas se contenter d'en prendre simplement possession. Il salua avec force, confiance et enthousiasme cette lumineuse découverte de Marx et Engels. “Ainsi écrivait-il , Marx et Engels attribuaient à l'une des leçons principales, fondamentales, de la Commune de Paris, une portée si grande, qu'ils l'ont introduite comme une correction essentielle, dans le Manifeste communiste.” “L'idée de Marx poursuivait-il est que la classe ouvrière doit briser, démolir la “machine d'Etat toute prête”, et ne pas se borner à en prendre possession.” Le 18 mars 2013, une manifesta - tion commémorative de la Commune, allant de l'Assemblée nationale au Sénat, sera organi - sée à Paris par des Partis et Associations de gauche. Leurs revendications : - Réhabilitation de la Commune et des Communards. - Inscrire l'étude de la Commune dans les programmes scolaires. - Inscrire la Commune dans les commémorations nationalesfrançaises. - Graver les noms des Communards sur les murs des ministères, mairies et administrations où ils ont exercé des responsabilités importantes. On comprend pourquoi la bourgeoisie française, les tenants de la mondialisation capitaliste n'ont jamais voulu donner à la Commune de Paris, l'importance et la place qu'elle occupe dans l'histoire du peuple français. Ils n'ont jamais cessé de criminaliser l'action des Communards, l'exemple fondamental que la Commune représente pour la classe ouvrière mondiale en lutte pour son émancipation.