55 ans après le tournant anti assimilationniste, l'autonomie toujours l'alternative
Il y a 55 ans, 147 des meilleurs fils de la Guadeloupe réunis à la salle des fêtes de la commune de Capesterre Belle Eau prenaient une résolution tendant à intensifier la lutte de libération politique de la Guadeloupe. Cette résolution décidait de :
- Transformer la Fédération du Parti Communiste Français en Parti Communiste Guadeloupéen indépendant.
- Revendiquer un statut politique d'Autonomie.
- T ravailler à la constitution d'un front guadeloupéen anticolonialiste.
A vec cette résolution, les communistes ouvraient le champ de la lutte de libération nationale et sociale du peuple gua - deloupéen en formulant une stratégie juste, prenant en compte à la fois le niveau de développement de la cons - cience nationale à l'époque et le rapport des forces sur le plan international.
Le colonialisme français ne s'est jamais trompé sur les objectifs assignés à la lutte des masses laborieuses et de tout le peuple guadeloupéen par les communistes : la conquête du pouvoir politique, la décolonisation et le socialisme et cela d'ailleurs, on peut le dire, depuis le vote de la loi de départementalisation qu'il a utilisé pour réduire l'influence communiste enGuadeloupe.
La lutte pour l'Autonomie sous la direction du Parti Communiste est devenue la référence de la lutte poli- tique en Guadeloupe. Le pouvoir colonial a eu recours à tous les moyens : politiques, fraudes électorales, répression pour la combattre ou la détour - ner de ses objectifs. Mais, le cap a été tenu au cours de ces cinquante-cinq années écoulées depuis ce 30 mars 1958, malgré les reculs, les échecs qui ont jalonné le chemin.
L'échec le plus marquant a été incontestablement toutes les tentati- ves avortées ou délibérément contrariées dans la construction de cet outil indispensable pour gagner la lutte de libération politique : Le front anticolonialiste.
Tous les responsables politiques honnêtes se rendent compte aujourd'hui que l'ana - lyse du Parti et cette appréciation fonda - mentale qu'il a mis en exergue depuis les années 60, à savoir : «La Guadeloupe ne connaîtra aucun développement dans l'application bornée et mécanique des lois et règlements pensés pour la France et l'Union européenne» est incontestable etincontournable.
L'assimilation, que ce soit dans la dépar- tementalisation, la régionalisation ou la décentralisation, est l'obstacle majeur au développement de notre pays.
55 ans après, la résolution du congrès constitutif du Parti Communiste Guadeloupéen s'impose comme la seule alternative de libération politique pour un développement porteur de progrès social et d'épanouissement culturel.
Bien sûr , il y a des correctifs à appor - ter, des changements qualitatifs, quantitatifs et voir négatifs à prendre en compte dans la mise en pratique de cette stratégie de lutte de libération.
Mais, il n'y a plus de temps à perdre, le temps est venu pour toutes les forces et personnalités qui veulent construire une Guadeloupe débarrassée du colonialisme de se rassembler dans la lutte.