MORALISATION DE LA VIE POLITIQUE :une fois de plus, le PCG a montré la voie

Il y un peu plus de vingt ans, le 19 janvier 1992, à l'initiative de l'association des élus communistes et apparentés de Guadeloupe, s'est tenu au Raizet un séminaire sous le thème : «Ethique et Politique, un code moral pour les élus de la Guadeloupe».

Il s'est agit d'assainir les pratiques et les mœurs politiques en Guadeloupe marquées par les scandales politico-financiers, la cor- ruption, l'affairisme, le népotisme, le clien- télisme, le dirigonflisme, les reniements et retournements de veste, l'absence de positionnement idéologique.

Les propositions issues de ce séminaire, ont été adressées à toutes les organisations politiques, aux parlementaires et aux présidents des collectivités de la Guadeloupe en vue de l'élaboration d'un code moral pour les élusguadeloupéens.

Elles ont aussi été transmises aux différentes institutions françaises : Premier ministre et présidents de l'Assemblée nationale et du Sénat, qui nous en ont accusé réception. C'est ainsi qu'en novembre 1994, le Premier ministre Edouard Balladur nous indiquait dans sa réponse : «… que le problème essentiel qui se pose aujourd'hui et pour les prochaines année réside dans la nécessaire clarification des rapports entre l'argent, la politique et la morale…».

Le Président de l'Assemblée nationale, Philippe Seguin pour sa part, nous informait présider un groupe de travail composé de tous les groupes parlementaires et il ajoutait : «les exemples que vous citez dans votre lett - re et les thèmes du colloque que vous avez organisé en 1992 montrent que le travail sera complexe car, les membres de ce groupe de travail ne doivent esquiver aucun des sujets qui s'y rapportent, qu'il s'agisse du financement de l'activité politique, de la transparen - ce des patrimoines des élus, du statut des par - lementaires ou des règles de passation des marchés publics».

V ingt ans se sont écoulés, au cours desquels tant en Guadeloupe qu'en France, de multi - ples scandales et affaires ont concerné des élus de tous bords démontrant la collusion de ces partis qui alternent au pouvoir avec les puissances d'argent. La moralisation de la politique est plus que jamais une nécessité et doit se mener sur tous les terrains.

Si la transparence des élus quant à leur patri- moine est une exigence, elle n'est pas suffisante pour assainir et moraliser les mœurs et pratiques politiques.

Il faut redonner du sens à la politique en la restituant au peuple, ce n'est pas uneaf faire d'initiés, réservée à une caste, une catégorie de personnes, mais l'af faire de tous les citoyens.

Il faut rétablir les partis politiques dans leur rôle et leur mission d'élaboration et de production de politiques publiques en assurant un financement public de leurs activités et un égal accès aux moyens d'expression et d'information.

Il faut permettre aux citoyens d'exercer un contrôle populaire des élus en permettant leur révocation en cours de mandat dans le cadre d'une procédure démocratique.

Il faut mettre en place un statut de l'élu qui organise sa vie professionnelle et sociale, qui interdise le cumul des mandats et limite dans le temps l'exercice d'un même mandat. La politique n'est pas un métier , c'est un engage - ment citoyen, un engagement militant au ser- vice de la société.

C'est au citoyen qu'il appartient en premier et en dernier lieu de moraliser la vie politique en exigeant des élus et des partis auxquelles ils appartiennent le respect de leurs paroles et de leurs engagements, en sanctionnant ceux qui s'en af franchissent et changent de position au gré du vent et du courant.

Vingt ans après, les propositions du séminaire des élus communistes et apparentés, conservent toute leur actualité, nous invitons tous les partis politiques, les élus guadeloupéens, à s'en saisir pour élaborer un Code Moral pour les élus de la Guadeloupe.