50e Anniversaire de la création du GONG !

Dimanche 7 avril 2013 à Sofaïa Sainte-Rose,c'était un grand moment de retrouvaille «révolutionnaire»,les anciens du GONG se sont retrouvés avec les amis et soutiens d'hier,les patriotes d'aujourd'hui,pour revivre des pages d'histoire du mouvement politique dans lequel ils ont milité pour,c'était leur engagement,libérer la Guadeloupe de l'oppressioncoloniale.

M algré les «dégâts» des ans sur les physiques et des fois, sur les neurones, ils étaient pratique - ment tous présents parmi ceux qui ont encore les pieds sur cette Guadeloupe pour laquelle certains étaient prêts à donner leur vie. Le GONG : «Groupe d'Organisation Nationale de la Guadeloupe» c'est quoi dans la mémoire et la vie des Guadeloupéens aujourd'hui ? C'est certainement à cette question que devait répondre le séminaire.Par -delà le plaisir de se retrouver ensemble et de revivre les expé - riences exaltantes, certes, de l'en- gagement, les initiateurs de cette rencontre devaient réussir deux exercices : Situer le GONG, dans le mouvement historique de libération de la Guadeloupe et surtout montrer en quoi son héritage participe au développement des luttes qui se poursuivent à ce jour pour la totale libération qui était l'objet de son acte fondateur. Ont-ils réussi ce double pari ? En ce qui nous concerne et compte tenue des antagonismes violents, des dénigrements dis - qualifiants qui ont marqué les relations GONG-PCG, nous devons dire que nous avons ren - contré avec plaisir des compatriotes qui ont laissé s'exprimer leur humilité devant le mouve - ment historique, des hommes qui ont fait leur révolution culturelle et certainement le bilan moral de leur action. Des Guadeloupéens qui ont accé- dé à la compréhension qu'il n'est au pouvoir de personne de se jouer des lois du développement social, d'ignorer des décennies d'expériences de luttes accumulées par les exploités et par les combattants qui les ont précédé sur le chemin escarpé de la lutte pour la libération humaine. Ce n'est vraiment pas une surpri - se parce que le travail que nous faisons ensemble depuis des années avec les anciens du GONG regroupés dans le COPAGUA, les relations de confiance et de respect qui se sont tissées entre les hommes qui ont appris à se connaitre, le pas que nous avons franchi avec les FPAC contribuent à créer sur des bases justes, les conditions de cette unité indispensable que nous avons stérilisée, préférant privilégier la division qui a conduit le mouvement de libération nationale dans l'impasse. Ce séminaire qui s'est déroulé sur la base des témoignages des «Historiques» du GONG tels : Claude Makouke, Serge Glaude, Louis Théodore, Baden, Thésauros, a permis d'apporter un peu plus d'éléments sur les conditions de la création du GONG en 1963 à Paris, en majorité par des jeunes étudiants «fils et filles de la départementalisation et aussi du Parti CommunisteAutonomiste». Lorsque le GONG est créé à Paris, ses protagonistes ont entre 20 et 30 ans, la départe - mentalisation a 17 ans, la lutte pour l'Autonomie est officiellement engagée depuis 5 ans par le PCG. Sur le plan international, c'est l'essor des luttes de libération nationale en Algérie, en Asie, en Amérique latine et dans laCaraïbe. C'est dans ce contexte que le GONG est créé et adopte sa ligne politique de revendication de l'indépendance immédiate et met en place sa stratégie de lutte. Il n'est pas exagéré de dire que le GONG est le produit d'une prise de conscience nourrit des influen - ces et situations extérieures à laGuadeloupe. Pour avoir une appréciation réelle de l'apport du GONG, il faut tenir compte que ses activités en Guadeloupe n'ont duré que quatre ans en Guadeloupe de 1964 à 1967. Les massacres de mai 1967 en Guadeloupe ont propulsé le GONG au-devant de la scène poli- tique à partir du procès instrumentalisé contre des dirigeants du GONG devant la Cour de Sûreté de l'Etat en 1968. Mai 1967 est la clé pour com - prendre le GONG et le rôle qu'il a joué en Guadeloupe. Mais, c'est le sujet qui sera abordé au deuxième séminaire qui sera organisé le 29 juin 2013.