Israël : “Comment j'ai cessé d'être juif

L' abondant littérature que nous avons consacrée à la dénonciation de la poli- tique criminelle, belliqueuse, raciste de l'Etat d'Israël envers la Palestine et Gaza en particulier, a pu paraître à certains partiale, mue par la passion ou la haine. Il n'en est absolument rien de tous ces sentiments. Il s'agit du constat et de l'analyse sans fard, sans exagération, mais aussi sans faiblesse du comportement d'un Etat armé, encou - ragé, soutenu contre vents et marées par l'Occident, imbu de sa force, convaincu de son impunité, et faisant fi de toutes les résolutions de l'ONU qu'il piétine comme le dernier desessuie-pieds. Gendarme attitré de l'Occident dans la zone, gardien impitoyable de la route d'acheminement du pétrole de cette région en direction de l'Occident, il n'est absolument pas question pour ses protecteurs de se passer d'un tel chien de garde, aussi féroce, aussi ef ficace, aussi précieux. Les priorités des priorités pour l'Occident dans cette zone sont de trois ordres : - l'accès permanent au pétrole de Golfe par tous les moyens, par n'importe quel moyen, - le renforcement constant du potentiel nucléaire et militaire de la machine de guerre d'Israël, - le maintien à tout prix du statut d'Israël à demeurer éternellement, en dépit du bon sens, audessus des lois, capable d'agir à sa guise, à violenter en permanence ses voisins sans avoir à craindre la moindre sanction des “autorités” internationales complices.

CONSTRUIRE L'ENNEMI À ABATTRE

Les féodalités financières, les maîtres de la mondialisation capitaliste, exigent la conniven - ce a bsolue de tous les jour - nalistes, de tous les grands médias dont ils sont propriétaires, s'en servent pour mener de féroces campagnes d'abomination, de dénigrement pour dia - boliser “l'ennemi à construire.” Sous couvert d'un récent néolo- gisme baptisé : “infaillibilité démocratique”, inventé pour les besoins de la cause, ils se per- mettent les campagnes médiatiques les plus mensongères, les plus abominables, reprises de concert dans le monde entier pour préparer et commettre leurs crimes de guerre, et être ainsi assurés d'échapper aux sanctions et à la vindicte publique. Voilà ce que nous écrivions à propos de l'Iran. “Par un long processus de déni- grement quotidien, de calom - nies, de mensonges en tous gen - res, de campagnes de presse infâme, l'Occident a pu construi- re dans l'opinion publique internationale une image de l'Iran désastreuse, a su présenter ce pays dans l'imaginaire des citoyens, comme un “ennemi”hyper -dangereux pour la survie d'Israël et dont il faut se débarrasser à la première occasion.” “C'est la théorie et la pratique de la “construction de l'ennemi” à abattre, dont l'Irak, l'Afghanistan, la Libye, la Côte d'Ivoire, en ont été les plus récentes victimes.” “L'ennemi étant construit”, à partir du moment où l'on estime la charge de haine, de répulsion, où la peur des barbares sont suf- fisamment fortes dans l'opinion, il n'y a plus de problèmes.” Le lavage de cerveau a fait son travail, l'opinion a été endor- mie, conditionnée, on peut passer aux actes.”

IMPUNITÉ ASSURÉE ET NÉGATION DU PEUPLE PALESTINIEN

Dans un autre article nous écri - vions : “Golda Meïr inventa un postulat qui allait se révéler être le credo, la bible de tous les dirigeants israéliens.” “Certains sont allés encore plus loin que ce que préconisait ce postulat. D'abord avec la “guerre des six jours”, en piétinant, en violant, en modifiant à leur avantage les fron - tières de 1967.” “L'autre aspect de cette politique fascite israélienne consiste à accaparer des terres, pour y implanter des colonies de peu - plement, en massacrant du Palestinien, en démolissant leurs maisons, en les empêchant de les réparer, tous ces crimes perpé- trés en violation des règles inter- nationales en vigueur.” Que dit le fameux postulat de Golda Meïr : “Comment pourrions-nous rendre les territoires occupés ? Il n'y a personne à qui les rendre ! Ce que l'on appelle les Palestiniens n'existent pas. Ce n'était pas comme s'il y avait un peuple en Palestine, qui se considérerait comme le peuple palestinien, et que nous étions venus, les avions jetés dehors et leur avions enlevé leur pays. Ils n'existent pas !”T out est dit ! Et en avant 1967, où se situaient les frontières israéliennes ? L'ONU, l'Union européenne, les Etats-Unis, encore tout récemment par la voix de son prési - dent Barak Obama, tout le monde se couche, indistinctement devant cette accumulation de dénis, de dénégations, devant le diktat imposé par Israël, et dont les dirigeants eux ne seront jamais traduits devant le Tribunal Pénal International.

Pourtant, l'Assemblée générale des Nations Unies, le 29 novembre 1947 crée un Etat juif, un Etat arabe et une zone internationale pour Jérusalem et les lieux saints. Pourquoi l'Etat arabe n'a-t-il pas vu le jour ?

COMMENT J'AI CESSÉ D'ÊTRE JUIF

“Comment le peuple juif fut inventé” et “Comment j'ai cessé d'être juif”, sont les titres des deux livres écrits par Shlomo Sand. La lecture de ces deux ouvrages nous a conforté dans notre conviction, et fait naître en nous, l'espoir qu'un jour, l'influence d'intellectuels honnêtes du calibre de Shlomo Sand sera majoritaire dans la population israélienne, favorisant ainsi le règlement pacifique du conflit entre Palestiniens et Israéliens. Qui est Shlomo Sand ? Il est Israélien, professeur d'histoire contemporaine à l'Université de Tel-Aviv. Selon Shlomo Sand, “la notion de “peuple juif” est une invention du 19è siècle.” L'idée que “les juifs existeraient en tant que peuple indépendamment de la religion juive et devant revenir en “T erre promise” est étrangère au judaïsme initial.” Il conteste l'existence réelle d'un “peuple juif international.” “Le seul “dénominateur commun” à ceux qui estiment en faire partie, serait la “reli - gion” que leurs ancêtres auraient adoptée.” En effet, si on se réfère à la définition marxiste du concept de “peuple”, à savoir : “une com - munauté d'êtres unis par certai - nes affinités de race, de langue, de culture, de tradition, d'histoi- re, de vie économique, de formation psychique et habitant un territoire déterminé”, on voit très mal ce que pourrait avoir de commun avant 1948, date de la création d'Israël, entre un falla - cha juif éthiopien, un juif fran - çais, un juif polonais et un juif du Birobidjan russe, seul autre état juif en dehors d'Israël. Dans son livre “Comment j'ai cessé d'être juif”, Shlomo Sand écrit : “Supportant mal que les lois israéliennes m'imposent l'appartenance à une ethnie fic - tive, supportant encore plus mal d'apparaître auprès du reste du monde, comme membre d'un club d'élus, je souhaite démis- sionner et cesser de me considérer comme juif.”

PRÊTS À FAIRE LA PAIX

Les dirigeants israéliens affir- ment toujours “être prêts à faire la paix” avec les Palestiniens. En réalité, les gouvernements qui se sont succédé à la tête de l'Etat juif, n'ont jamais eu la moindre intention de faire la paix. Ils se sont au contraire servis du “processus de paix”, afin de poursuivre leur politique de destruction et de déshumanisation, non seulement de la Palestine, mais aussi, d'autres pays et peuples de la région. Ils ont pu continuer de massacrer et d'expulser le peuple palestinien hors de sa terre, sans jamais subir de sanctions. La complicité des journalistes aux ordres et des gouverne- ments occidentaux dans l'expansion de l'Etat juif et dans la prolongation des souffrances imposées au peuple palestinien est totale.