La question des réparations : Une avancée historique

Au Forum Social Mondial de Tunis, qui s'est déroulé du 26 au 30 mars 2013, la question des réparations relatives à la colonisation et à l'esclavage a été mise à l'agenda, discutée puis approu- vée par l'Assemblée des mouvements sociaux du FSM. Cette avancée constitue de fait une première historique.

I l s'est tenu un atelier sur cette question des réparations, organisé par Guido Audino (Colonialism Reparation), Jean- Jacob Bicep (eurodéputé), Damien Hazard (V ida Brasil), Mireille Fanon-Mendès France (Fondation Frantz Fanon), Patrick Farbiaz (Sortir du colonialisme), Louis-Georges Tin (CRAN). L'atelier a été particulièrement vif et chaleureux ; il a permis de créer un réseau international dans ce domaine et d'aboutir à une déclaration signée par des associations de pays divers, allant du Canada aux Comores en pas- sant par le Brésil, le Niger, laT unisie, l'Allemagne, les Etats- Unis ou encore la France. Cette déclaration a été ensuite approuvée par l'Assemblée des mouvements sociaux du Forum Social Mondial de Tunis. C'est une première historique. C'est la première fois que cette exigence de justice est reconnue lors du FSM, mais c'est aussi la première fois qu'elle est soutenue par une plateforme internationale aussi importante que l'Assemblée des mouvements sociaux du FSM. Il convient désormais que les sociétés civiles du monde entier, les Etats, les instances régionales et internationales entendent ce message porté lors du Forum Social Mondial, et se saisissent de la déclaration approuvée par l'Assemblée des mouvements sociaux pour la mettre en œuvre de manière ef fective.

Déclaration sur le colonialisme, le racisme et les réparations inclus dans le texte final de l'Assemblée des mouvements sociaux du FSM 2013

L'ensemble des organisations présentes au Forum Social Mondial de Tunis demande que la question du colonialisme et du racisme devienne une probléma- tique transversale dans la mobili- sation internationale. En effet, c'est cet héritage colonial qui a conduit et conduit encore aux politiques ultralibéra- les, aux nouvelles formes de colo - nisation, de domination et d'im- périalisme d'aujourd'hui qui déstabilisent les sociétés et les États au profit des multinationales pré- datrices des richesses naturelles. C'est pourquoi nous demandons que la mobilisation sociale contre le racisme soit renforcée, que le droit aux réparations soit reconnu et que des politiques soient mises en œuvre en conséquence. Il convient donc de : - Soutenir dans le monde entier les politiques de lutte contre le racisme afin de favoriser l'égalité réelle. - Engager une campagne pour que les Nations Unies et les instances régionales reconnais - sent la nécessité des réparations relatives à la colonisation et à l'es clavage. - De faire que l'Union européen - ne se saisisse de la question, avec l'adoption d'une déclaration écri- te pour la mise en place d'une journée pour les victimes de l'esclavage et de la colonisation. - Inciter l'ensemble des villes du monde à mettre en place une politique de transparence obligeant leurs partenaires économiques à révéler leur éventuelle participation au système colonial et au com - merce triangulaire. - Organiser une semaine anticolo - niale mondiale soutenue par les acteurs du Forum Social Mondial. - Fixer au 12 octobre la journée mondiale pour le droit aux répa- rations liées à la colonisation et à l'esclavage, afin que tous les acteurs de la société civile puis - sent se mobiliser ensemble pour cette exigence de justice.

Fondation Frantz Fanon (international), World Against Racism (international), Colonialism Reparation (international), Africavenir (international), Conseil Représentatif des Associations Noires (France), Sortir du colonialisme (France), Malcolm X Grassroots Movement (USA), Progressive Pupil (Canada), IDH Sud (Tunisie), CAAC (Comores), Vida Brasil (Brésil), Alternative espace citoyen (Niger), Association Française d'Amitié et de Solidarité avec les Peuples d'Afrique (France).