IIIe Congrès international des Ecrivains

Le III e Congrès des Ecri- vains s'est tenu du 6 au 9 avril 2011. Placé sous la présidence d'honneur de l'écrivain cubain Roberto Fernandez Retamar . Il avait pour thème les interrelations des champs littéraires cari - béens. Un ouvrage édité par HC éditions en rend compte de façon objective.

Le IIIeCongrès s'est déroulé du 10 au 13 avril à l'hôtel Langley Resort à Fort Royal de Deshaies. Après la cérémonie d'ouverture où l'on découvrait l'invité d'hon - neur en la personne de Russel Banks, les congressistes ont pu, dès le Jeudi 11 avril, entrer dans le vif du sujet.

Il y avait de quoi réfléchir car ce IIIeCongrès avait choisi comme thème : une épopée collective -les combats de la liberté : vérité historique et fiction romanesque dans les littératures caribéennes.

Thème fédérateur s'il en est car il fait largement écho à l'histoire tourmentée des pays de la Caraïbe qui ont eu à combattre le racisme et le colonialisme et dont les gran - des figures littéraires ont brandi avec des œuvres variées les armes miraculeuses d'une récu - pération de soi.

Luttes d'émancipation, reven- dications identitaires, ont fait de ces littératures convulsion- naires une confrontation obligée avec l'histoire.

La mémoire collective n'oublie pas les figures héroïques qui sont fondatrices de nos imaginaires. Parmi elles, Delgrès en Guadeloupe, Toussaint Louverture en Haïti, Nanny en Jamaïque et toute la lignée des nègres marrons ont occupé une place centrale dans notre champ littéraire.

Les nombreux invités du Congrès, venus des quatre coins de la Caraïbe ont eu largement à débattre de questions concernant la vérité historique et la fiction romanesque, les œuv - res emblématiques de la mémoire collective caribéenne, l'épopée collective au miroir de la poésie.

Ils ont aussi participé à de grands rendez-vous notamment la rencontre avec les lycéens, la soirée consacrée à Saint-Domingue, le grand entretien entre Russel Banks et les membres de l'association des professeurs d'anglais et la remise du Grand Prix littérai - re de l'Association des écrivains de la Caraïbe décernée à Edwidge Danticat pour son ouvrage intitulé «Créer dangereusement».

Cependant, en cette année de centenaire, l'hommage à Aimé Césaire s'imposait. Cette plume prestigieuse et devenue mythique fut honorée par de nombreux écrivains dans une atmosphère pleine de nostalgie, d'élo - ge et de reconnaissance.

Le Congrès a voulu faire par- ler «les îles douloureuses de la mer» comme l'écrivait José Marti. Il a réussi mais le combat reste à poursuivre.

En ef fet, comment rendre conc- ret le partage des littératures caribéennes sans une politique plurilingue ? Comment faire sans politique éditoriale ? Comment faire avancer la connaissance de la Caraïbe lorsqu'on a du mal à maîtriser son destin.

Autant de questions sans vraies réponses et qui, malgré tout, ter - nissent l'éclat du Congrès des Ecrivains de la Caraïbe. Il a le mérite d'exister à condition d'éviter tout élitisme et toute complaisance. Nos littératures valent plus que cela…