17 avril : Journée de la lutte paysanne La Coordination Européenne Via Campesina déterminée pour défendre l'agriculture familiale paysanne en Europe

Du 15 au 17 avril, la Coordination Européenne Via Campesina (ECVC), organisation paysanne européenne qui rassemble27 organisations agricoles dans 17 pays dans toute l'Europe, y compris en dehors de l'UE,a tenu son assemblée Générale annuelle en Espagne, aux Canaries. Cette région ultra périphérique de l'Union Européenneest non seu- lementlà où cultive Rafael Hernandez, président de Coag des Canaries et membre de l'équipe dirigeante sortante, mais aussi le lieu où Mario Cabrera Gonzales, Président du gouvernementde l'île de Fuerteventura, affirme vouloir développer la souveraineté ali - mentaire, en favorisant la pro - duction et l'autonomie local e.

C'est aussi l'objectif d'ECVC, un véritable défi, alors que la P AC en cours de réforme a été à nouveau prise d'assaut par l'agro-business et les défenseurs des grandes exploi - tations européennes qui s'oppo - sent à tout changement et que cette Pac of fre peu d'espoir aux organisations représentées par ECVC, malgré un fort investissement dans le débat institutionnel pour défendre les petits et moyens agriculteurs, majoritaires dans l'UE.

Pourtant la crise européenne où la pauvreté et le chômage frappe de plus en plus de citoyens est là, pour montrer les limites du dogme libéral à l'œuvre. Il faut cesser de détruire les emplois paysans mais au contraire permettre d'avantage d'installations rurales. L’accès à l'alimentation de qualité pourtous en Europe doit être un objectif qui implique de nombreuses fermes, des méthodes durable de production et la relocalisation des circuits alimentaires. Pas de longs discours, peu de protocole, mais des débats animés ont permis de préciser les axes stratégiques de l’activité de l'or- ganisationpour l'année à venir:

• Promouvoir l'agro-écologie, qui valorise les savoir -faire pay - san et contient bien plus que des méthodes agronomiques, et veiller que ce terme ne soit pas récupéré et vidé de son contenu social.

• Renforcer le mouvement pour la Souveraineté alimentaire en Europe, un mouvement qui suite à un forum tenu en Autriche en 2011,rassemble déjà de nom- breuses organisations , qui, avec les organisations paysannes agissent pour changer les systèmes alimentaire et se retirer des griffes d'un système alimentaire agro-industriel nocif pour la santé, l'environnement , le revenudes agriculteurs et la vitalité des zones rurales. Cela concerne de nombreu- ses politiques, comme celles du commerce où les traités de «libre» échanges, mettent en péril, dans tous les pays, la survie de produc- teurs familiaux.

• Favoriser l'existence des petits et moyens agriculteurs à tout niveaux, notamment : en lut tant contre les accaparements de terres -phénomène qui frap - pe aussi l'Europe- et pour des normes et des régulations accessibles aux petites structu - res (et pas qui les éliminent), en créant des circuits de commer - cialisation adaptés, en proté geant l'utilisation et l'échange des semences paysannes traditionnelles.

L'assemblée, très dynamique et en présence de nombreux jeunes, a renouvelé le comité de coordination de l'organisation, un collectif de 5 hommes et 5 femmes qui porteront le projet.

Une prochaine étape sera l'an- née de l'Agriculture familiale décidée par l'ONU pour l'année 2014, où la Coordination Européenne Via campesina portera haut et fort les valeurs et les revendications des millions de paysans qui sont l'agricultu - re familiale.

Un débat public, en présence d'un représentant de la Commission européenne et du Président duGouvernement de l'île de Fuerteventura, met l'accent sur l'a - venir des petites fermes. « Nous devons montrer que c'est nous, paysans, qui nourrissons nos conci - toyens, et que nous avons droit à des prix et des revenus décents » a rappelé Javier Sanchez, représen - tant d'ECVC, en conclusion de cette AG dédiée à toutes les victimes des luttes paysannes.