La fin du contrat social

“Quand le patronat exige le retour à l'esclavage, certains syndicats et le gouvernement de gauche négocient le poids des chaînes.”Robert Paris

Tant qu'il y avait, en Occident, moyen d'assurer des conditions raisonnables de reproduction de la for ce de travail en exploitant celle des pays colonisés, les capitalistes occidentaux pouvaient concéder (toujours après des luttes décisives) un contrat social (RMI, sécu, retraite) afin d'obtenir la paix sociale tout en faisant fructifier le capital occidental.

Pour ce faire, les capitalistes occidentaux ont investi une partie de leurs capitaux dans les pays néocolonisés (délocalisation industrielle et transferts de capitaux) puis rapatriaient les capitaux enOccident.

La première conséquence à ce transfert de capitaux est bien évidemment les cohortes de chômeurs et de pauvres qui s'accroissent de manière exponentielle dans notr e société avec comme corollaire l'accroissement des inégalités. La seconde conséquence est d'avoir fait germer une bourgeoisie nationale dans les pays colonisés qui, après avoir pris le pouvoir économique, assume la gouvernance politique. Ce capitalisme naissant bénéficie de taux de plus-value bien supérieurs à ceux de leurs concurrents occidentaux. Ceci étant expliqué par le fait que les capitaux investis consacrés à la reproduction de la force de travail (salaires, services publics) est bien inférieur e à la part consacrée aux mêmes fins en Occident.

Mais les nouveaux pouvoirs des pays émer gents ne peuvent per dur er qu'en se constituant un empire (les occidentaux ont fait de même il y a quelques siècles). Or dans un monde fini, l'accr oissement ne se fait qu'au détriment des autres impérialismes. De fait, comme la crise économique de l'impérialisme est mondialisée, il devient de plus en plus difficile pour les anciens pays capitalistes industrialisés d'exporter leurs déficits et d'importer la plus-value des pays émergents.

En conséquence les 35 h, la r etraite à 60 ans, la sécu, les services publics, c'est définitivement FINI, quel que soit le gouver nement, il ne peut pas en être autrement. Cette situation alimente les r egr ets de ceux qui ont vu dans le capitalisme une sour ce de progrès. Mais ce n'est pas une mauvaise nouvelle, car cela va avoir le mérite de décanter la situation politique. Les valets du capital, avec dans les rôles principaux le PS et la CFDT, ne pourront plus négocier le poids des chaînes qu'il nous impose et du coup, la justification de leur existence est nulle. Nous attendons tous avec impatience laP ASOKification (1) du PS. Mais on ne savourera cette victoire que si le parti qui pr endra sa place sera intransigeant avec les pouvoirs (économique, médiatique et judiciaire) exorbitants du capital, ce qui r evient à dir e que le pouvoir décisionnel sera en dernier ressort confié aux usagers et aux ouvriers, mais plus à la classe parasitaire de la société. Nous nous délectons par avance desbons moments que nous allons vivre.

Vila

(1) PASOK, Parti socialiste grec. Il passa de 35% à 5% de voix aux der nièr es élections qui se sont soldées par la victoir e de Syriza.

Source L.G.S.