L'esclavage aboli : awa !
L' abolition de l'esclavage impli- que la disparition de toute oppression, de toute domina- tion, de tout assujettissement de l'homme, de toute domination d'une nation sur une autre. L'histoire nous montre que toute abolition de domination, d'assujettissement est le résultat de lutte des couches dominées contre ceux qui les dominent. Elle nous enseigne aussi qu'aucune abolition n'a été le fait de la volonté des oppresseurs qui n'ont jamais été porteurs de transformation révolutionnaire. Dans notre société, c'est la lutte héroïque des hommes et des femmes soumis à l'esclavage qui a renversé la domination des maîtres esclavagistes blancs, les règles et les lois de l'esclavage du pouvoir français. Si les esclaves se sont libérés de leurs chaînes, les esclavagistes, ont été protégés, indemnisés par la France ce qui a fait d'eux les nouveaux maîtres de la société coloniale post esclavagiste, garant de la domination d'un pouvoir au service des intérêts de la nation esclavagiste d'hier. Si les esclaves se sont libérés du fouet et des mutilations du maitre blanc, le pouvoir esclavagiste c'est appliqué à modifier ses modes de domination des hommes noirs par l'aliénation des consciences au travers des institutions, la religion, l'école, les institutions politiques dans le seul et unique but comme hier, l'intérêt éco- nomique de la nation dominante système que nous vivons aujourd'hui. Dans la société libérée de l'esclavage il n'y a pas de domination d'une nation sur une autre, ni de pwofitasyon, ni de privilège d'une ethnie par rapport à une autre, la nation à l’origine des crimes de l'esclavage ne peut se réconcilier avec son histoire qu’en réparant les crimes commis contre l'humanité.Nous en sommes bien loin. La France, tout au long de son histoire, a toujours renié son crime. Il a fallut la loi Taubira pour le reconnaître. L'actuel président de la République du peuple de France dit non à la répara- tion, car, dit-il, «il sera impossible de parvenir à une évaluation financière des dégâts causés par des siècles d'esclavage». Les ravages sont incommensurables, le vol du travail forcé des nègres pour enrichir la France est tellement important qu’elle refuse de reconnaître ses responsabilités dans la réparation. C'est la France qui a commis le crime de l'esclavage et qui aujourd'hui tente de s'ériger en victime. C'est la France qui continue par sa politique coloniale d'assimilation d'aliéner la conscience des Guadeloupéens. C'est la France qui continue à maintenir notre pays dans le sous développement, la dépendance. C'est la France qui refuse devant les Nations Unies le droit du peuple guadeloupéen à disposer de son droit inaliénable, celui de du droit à l'auto détermination. C'est la France au travers sa politique coloniale actuelle qui a transformé le peuple guadeloupéen en consommateur de produit français anéantissant ainsi la production locale. C'est la France qui donne en Guadeloupe les dérogations d'autori - sation d'utiliser des produits obsolètes en France, en Europe, prouvés dange - reux pour la santé de l'homme. C'est la France qui bloque toute évolu - tion politique par le verrouillage des institutions locale et la centralisation des décisions en son sein. Dés lors, les conditions d'un esclavage contemporain sont réunies ; une nation dominante agissant pour ses intérêts propres sur une nation dominée pwofi - tan sur un peuple dominé conservant les privilèges économiques à une ethnie.Mon œil, l'esclavage n'est pas aboli.