Abolition de l'esclavage et la réforme du travail en Allemagne

Parée d'habits de lumière psychédélique par les économistes libéraux,investie de toutes les vertus par les habitués des plateaux télé dont la fonction est de lui passer la brosse à reluire,l'Allemagne présente toutefois une face lépreuse,terrible,moins reluisante et dont il faut cacher l'existence... Une authentique indigène bavaroise placée au cœur même du système nous en révèle les fissures,les réalités et les conséquences dramatiques sur la vie quotidienne de ceux qui sont placés au bas de l'échelle.

E lle s'appelle Inge Hanne- mann. Depuis deux semai- nes, elle fait les titres des journaux de l'autre côté du Rhin. Elle a travaillé comme conseillère à Pôle emploi allemand de Hambourg de 2005 à début 2013.Elle a été suspendue pour activité politique. En 2006, en constatant les méthodes carré- ment violentes instiguées en interne, qui constituent de facto les violations des droits fondamen - taux à l'égard de ses compatriotes au chômage, elle va, au péril de sa vie, se révolter et refuser de sanc- tionner des hommes et des femmes, jeunes ou plus âgés.

C'est la nouvelle mère courage qui, parlant le français et passion - née par le pays des “Droits de l'Homme”, veut venir en France rencontrer le syndicat du Pôle emploi, SNU-PSU, pour mettre en garde contre les nouveaux plans sur le chômage en France,directe- ment importés du modèle Hartz IV. Depuis 2013, Inge Hannemann, licenciée pour activité politique, est menacée d'être internée en psychiatrie. Angela Merkel et son second couteau, Ursula von der Leyen, de la CDU, qui a été une ministre de la famille au bilan médiocre et qui dirige le ministère du travail aujourd'hui, aurait calé Inge Hannemann dans la lunette de son fusil. Devenant une af faire d'Etat,le blog d'Inge Hannemann, altonabloggt, et ses divers entretiens dans la presse commence à échauder Berlin. Huit millions de chô- meurs en colère, qui pour- raient se réveiller et prendre conscience de l'infamie dans laquelle ils sont jetés, inquiè - tent le pouvoir. De nombreux citoyens allemands enfoncent la tête dans les épaules tant la pression devient trop grande. Mais ils sont de plus en plus nombreux à montrer grâce aux réseaux sociaux leur volonté de révolte. La politique de communication du gouverne- ment rappelle les heures noires de la fin du Reich.

PAYS SOUS PROPAGANDE

Le rapport sur la pauvreté, publié en mars 2013 par Ursula von der Leyen, a été falsifié par le gou- vernement. Chaque jour, 100 enfants sont retirés de leur famille par le Jugendamt pour pauvreté ou “difficultés” des parents. Les citoyens et de nomb - reux retraités sont recyclés dans une fabrique à la frontière polo- naise et le gouvernement conti- nue de dire que finalement, tout va bien en Allemagne. Vendredi 3 mai, la CDU a publié un tract sur sa page facebook et affirme que le chômage est en dessous des 3 millions des demandeurs d'emploi. C'était sans compter avec la liberté du Net, où les internautes sont venus publier leur dégoût et insultes sous la publication. On pouvait notamment y lire : “A nouveau la si chère propagande d'Etat ! V oulez-vous continuer ainsi jus- qu'à la victoire finale de cet Etat central européen ? ; Cher CDU, êtes-vous tous aveugles dans votre parti ou prenez-vous des drogues ? ; Les fonctionnaires ont réussi à sortir les chômeurs des statistiques ; Celui qui y croit est lui-même responsable. C'est pas possible, si ça continue je vais dans la rue ! ; Qu'est-ce qui se passe donc dans le pays ? Pas un responsable politique pour dire quelque chose ? ; La manière dont le peuple souffre, personne veut la voir !”

MÈRE COURAGE

L'action politique de Inge Hannemann est devenue une affaire d'Etat. Trois avocats et des communicants se chargent de la conseiller. Son objectif est la fin de Hartz IV , un programme mis en place par les socialistes alle- mands qui appauvrit le pays, disloque les familles et fait régner la peur dans la société. “La Arbeitsagentur produit de la pauvreté et viole les droits fondamentaux. Plusieurs paragraphes de la loi fondamentale sont vio - lés. Je vois la misère, les actes de répression et une grande division de la société se produire.” Par amour pour son peuple, Inge Hannemann ne peut pas accep- ter de voir plusieurs millions d'Allemands vivre ainsi. Elle sait la nécessité pour son pays d'avoir des enfants. Avec cette politique menée par Berlin, l'avenir du pays est menacé. T rop de parents avec leurs enfants sont déjà menacés de glisser dans la case “esclave.” Inge Hannemann dénonce le tra- vail par intérim car il est financé par le gouvernement. “Les sociétés d'intérim reçoivent durant trois mois de l'argent de la Arbeitsagentur . Le salarié, lui, ne touche pas cet argent. les gens sont donc embauchés pour trois mois et sont ensuite virés car la boîte d'intérim embauche de nouveaux chômeurs pour tou- cher les primes. La ministre du travail, Ursula von der Leyen, est assez incompétente. Je dénonce les chif fres sur le chômage annoncés par le gouvernement. Nos médias parlent de trois millions alors que nous avons huit millions de chômeurs en Allemagne !”. Et de mentionner l'exemple suivant : “Un jour j'ai eu dans mon bureau un chômeur très malade. Il ne pouvait pas bien entendre et marcher. Il respirait à l'aide d'une machine. Les médecins du Pôle Emploi ont déclaré qu'il pouvait travailler tout restant sur un lit !”.

VOLONTÉ DE LA FAIRE TAIRE

Son employeur a tenté à plu- sieurs reprises de l'envoyer passer une expertise psychologique puis psychiatrique à l'occasion d'un burn-out. Inge Hannemann a refusé de se soumettre car “je sens qu'avec leurs expertises, ils pourraient me déclarer malade mentalement.” Depuis 4 semai- nes, son ordinateur et son télé- phone ne marchent plus correc- tement. “Mes communications téléphoniques sont subitement interrompues quand je parle aux journalistes. Pendant des heures, je ne peux plus téléphoner. Les mails n'arrivent plus correcte- ment. Ceux qui veulent me contacter reçoivent un message comme quoi mon compte mail est fermé.”

AVERTIR LA FRANCE

Inge Hannemann veut venir en France pour rencontrer ses collègues du Pôle Emploi et le syndicat SNU-FSU. “En France, ils ont déjà instauré le système du Hartz IV . Depuis 2005, le Pôle emploi peut sanctionner les chômeurs qui refusent de prendre un emploi proposé par le Pôle emploi.” Le Hartz IV a été instauré par Schröder, du SPD. Il ressemble au système du RSA mais en plus strict, pénalise les chômeurs et permet aux agents du Pôle emploi de décider de la vie des personnes à la recherche d'un emploi. En plus de donner un travail obligatoire aux deman- deurs d'emploi, les services du Pôle emploi ont une fonction de police et effectuent des contrôles dans les appartements des chô - meurs et en particulier ceux de la catégorie Hatrz IV. En outre, ils dénoncent les familles au Jugendamt. “Ils vont sonner chez les gens sans prévenir. Ils mettent un pied à travers la porte et rentrent. Puis ils regardent partout, dans les tiroirs et même dans le linge et les sous-vêtements. T out est passé au crible. Il faut avertir les Français !” Elle veut aussi aller aux Pays- Bas pour avertir et dénoncer un système de camp de travail où les droits fondamentaux n'existent plus.

Olivier Renault - La voix de la Russie Source L.G.S.