Le salon “boucles d'ébènes” rassemble les peuples afro-caribéens

Le salon Boucles d'ébènes a ouvert ses portes pour une 4e édition le same- di 1er juin 2013 à Montreuil en région parisienne. Nombreux sont les initiés des éditions précédentes qui ont répondu présents à l'évènement. Mais, il y avait aussi ceux qui participaient pour la toute première fois à un salon répondant à leurs attentes en termes de conseils esthétiques afro. Initialement conceptualisé pour valoriser les cheveux natu- rels, le salon boucles d'ébènes est devenu plus qu'un salon de l'es- thétisme, c'est devenu un carre- four incontournable de la cultureafro-caribéenne. Organisé en plusieurs espaces : beauté, business and networ- king, mode et décoration, gastro- nomie, le salon fait office de lieux de rencontres et d'échanges entre les dif férents acteurs œuvrant pour un mouvement panafricain engagé. Car, au-delà de l'aspect festif visible tout au long de l'évènement, ce sont surtout des femmes et des hommes conscients de la sous-représentation de produits destinés à la communauté afro-caribéenne sur le marché de la consommation, qui s'appliquent à mettre en avant leurs savoir -faire dans des domaines variées (bien-être, cul - turel, gastronomique…)

. Témoignage de l'intérêt de ce salon, la présence du comité du tourisme de l'Afrique du Sud venu apporter son soutien à l'ini - tiative. C'est la preuve que sur certains points, les Afro-Anglo- Saxon sont plus avancés que les Afro-francophones. Dans des salles de conférences, se tiennent tout au long du salon des ateliers apportant conseils en soin capillaire, sur le traitement du cheveu naturel, sur la manière de coiffer l'enfant… Mais, en plus des conseils en esthétique, nouveauté de cette nouvelle édition : des ateliers d'aide à la création d'entreprises sont aussi organisés (développement de son activité, aide au montage de dossiers de financements et de subven- tions,…). Des diffusions de films et documentaires mettant en scène les communautés afro permettent d'instaurer les débats et les échanges. Parmi les exposants du secteur esthétique et capillaire, on retro - uve un nombre important d'arti- sans coiffeurs, d'entreprises issues du secteur cosmétique (Activilong, Keracare,…), et d'en - treprises participant au commer - ce équitable tel que «Kéa natu- re» qui travaille avec une coopérative de femmes du Mali, pro - duisant du beurre de karité. Le Docteur Kari Williams de «Mahogany Hair Révolution Salon and Tricholgy Clinic» est venu directement des Etats Unis, pour présenter ses techniques de traitement et de soins naturels du cheveu naturel.

Parmi les exposants de la cultu- re, on retrouve la célèbre édi- tion Meniabuc venu faire découvrir des ouvrages issus du monde littéraire africain.

Meniabuc : «La présence de notre édition dans ce type de salon est nécessaire, car au-delà de l'effet de mode, ce type d'évènement permet d'éveiller la conscientisation des peuples afri - cains et afro-descendants. On bénéficie ainsi d'une meilleure exposition médiatique et pou- vons ainsi sensibiliser d'avantage la communauté…».

Parmi les quelques ouvrages présentés, on peut citer : «Nation, nègres et cultures» de Cheikh Anta Diop», «L'origine négro-africaine des religions dites révélées» de Doumbi-Fakoly, «Les humanit és classiques africaines pour les enfants» de J.P Omotunde.

NB : Les bénévoles de Meniabuc se sont rendus der - nièrement au Benin et ont reçu un accueil chaleureux de la population. La cons- cientisation passe par le contact et

le dialogue entre les peuples d'Afrique et les Afro-descendants.

DÉ MO KAT PAWOL AVÈ “SAVEURS D’AFRIQUE”

Nouvelles Etincelles : Qu'est-ce que «Saveurs d'Afrique» ? Moriba :

C'est une entreprise qui œuvre principalement dans l'épicerie fine. L'essentiel des matières premières proviennent d'Afrique, mais sa production est réalisée en Europe afin de répondre aux nor - mes de l'union européenne. Notre but principal est d'investir le marché international en proposant des produits de qualités, de haut de gamme mais accessible au ménage moyen car avant toute chose il s'agit de mettre en valeur les productions Afro.

N.E : Avez-vous des projets en cours ? Moriba :

De nombreux projets en perspectives, notamment nous essayons de mettre en place une collaboration avec Kanasao en Guadeloupe. La combinaison entre l'Afrique et la Caraïbe peut s'avérer être une expérience fort enrichis- sante et ce sur tous les aspects.

N.E : Pensez-vous que nous assiste- rons à des collaborations futures entre les entrepreneurs de la Caraïbe et d'Afrique ? Moriba :

Il faut collaborer entre nous, car nous sommes faces à une concurrence inégale des entreprises occidentales. L'union fait la force !

N.E : Etes-vous soutenu par vos institutions pour le développe- ment de votre activité ? Moriba :

On est jamais roi chez soi ! Le problème est que l'on n'encoura- ge pas suffisamment les entrepre- neurs locaux… Cependant nous poursuivons, car nous le faisons avant tout avec le cœur

N.E : Le fait de participer au salon b.e vous apporte-t-il un plus dans votre activité ? Moriba :

Il est essentiel pour nous d'être présents au salon, car nous voulons servir d'exemple à la nou - velle génération. Une chose est certaine, c'est que le stand de Moriba était toujours rempli et recevait les faveurs du public. Cela fait 15 ans que l'entreprise a été créée et il faut souhaiter que cela dure encore.

INTERVIEW DE ALINE TACITE LA FONDATRICE DU SALON BOUCLES D'EBENES

Nouvelles Etincelles : Comment l'idée de mettre en place le salon boucles d'ébène vous est-elle venue ? Aline T acite :

Le salon boucles d'ébènes est né d'une expérience personnelle. Quand on est une femme noire, on est confrontée à de nombreuses difficultés du traitement du cheveu « noir ». C'est lors d'un voyage aux Etats- Unis que l'idée a émergé, car la communauté Afro-américaine est bien plus structurée qu'en France. Le 1er forum que nous avons réalisé s'est tenu en une journée, mais en plus des problé - matiques liées au traitement du cheveu naturel, d'autres questions ont très vite émergées, dont des problèmes de société (intégration, emploi,…). Le projet boucles d'ébènes est né de cetteexpérience.

N.E : En d'autres termes, on peut dir e que le salon b.e est bien plus qu'un salon sur le cheveu naturel ? Aline Tacite :

C'est devenu bien plus qu'un salon esthétique. Il s'agit bien entendu de mettre en avant le cheveu naturel, car en tant qu'Afro-caribéenne je suis comme tous, confrontée à ces problématiques d'identité et d'intégration. Et dans ce sens, le salon b.e doit englober une dimension plus élargie, prenant en compte les différents aspects de la société, tel que l'entreprenariat, la culture,…. De plus, le salon b.e est aussi le moyen de faire la jonction entre la Caraïbe et l'Afrique.

N.E : Quels sont vos projets d'avenir ? Aline Tacite :

Nous travaillons pour présenter cet évènement en Guadeloupe et en Martinique. Et bientôt en Afrique.

N.E : Pour réaliser un évènement de cette ampleur r encontr e-t-on des difficultés ? Aline Tacite :

Des difficultés on en rencontre partout ! Malgré ces difficultés on cherchera à étendre l'évènement, afin de toucher un maximum de person- nes. De plus nous avons reçu un soutien considérable des médias tant communautaires que natio- naux. Votre présence en tant que presse locale guade loupéenne en est la preuve. Il faut savoir que c'est un évènement réalisé sur fonds propres ! Ce n'est que par le soutien des exposants, du public et vous presse, que nous trouvons la force nécessaire pour poursuivre notre action.

N.E : Nous vous remercions en tout cas pour cette interview exclusive et souhaitons que l'é- vènement perdure Aline T acite :

Non c'est moi ! Et on vous dit peut-être à l'année prochaine aux Antilles.