Bernard Vilus n’est plus !

Sur cette plage qui, du temps de sa splendeur, le poète voyait comme un grand bassin blanc, sur cette plage qui a vu tant de nos sportifs se préparer avec ardeur , les mains des Parques aveugles ont coupé le fil de la vie de notre ami Bernard.

Ce matin, comme de nom- breux qui l'ont précédé, plu - sieurs fois par semaine depuis longtemps déjà, Bernard faisait son footing.

C'était pour l'équilibre, pour mieux résister aux pressions que lui imposait la vie trépidante qu'il menait. Un engagement profes - sionnel forcené puisque la concurrence devenait de plus en plus féroce et un engagement social fort dans la presse et dans l'encadrement sportif surtout. De plus, Bernard a consacré depuis 4/5 ans de longues heures à la rédaction d'un ouvrage sur les personnalités marquantes du sport guadeloupéen. Un travail fastidieux qu'il a selon nous conduit à son terme.

Je ne faisais pas partie du cercle de ses amis intimes, ni d'ailleurs de ses relations les plus proches, mais entre lui et moi s'était éta - bli une véritable considération réciproque qui était loin d'une banale sympathie partagée.

Le jeune sportif frondeur était devenu un homme de bonne volonté, un homme vertical de trempe, campé sur des valeurs humaines de fond que nous partagions, travaillant sur les fronts où il se situait à l'émergence d'une nouvelle humanité sur cette terre de Guadeloupe.

Nous ne partagions pas forcé - ment la même conception philo- sophique du monde. Mais précisément, il savait en dépit de cela faire la part des choses, reconnaître la contribution des uns et des autres pourvu que celle-ci constitue un apport positif pour la construction d'un nouveau pays Guadeloupe.

En saluant avec émotion la mémoire du défunt, en prenant réellement la mesure de cette perte, j'exprime en mon nom et en celui des Nouvelles-Etincelles notre profonde affliction et renouvelle à sa fille, ses frères et sœurs, à toute sa famille nos condoléances attristées.