I-2M Sup Co : Respect pour notre jeunesse !

Le mercredi 24 juillet, plus de 300 jeunes guadeloupéens, à l'appel du «Kolektif jénès gwadloup» créé il y a environ deux mois, se sont réunis dans un «bik a jénès» au Palais omnisport du Gosier pour parler entre eux de leurs problè- mes, mais aussi, et surtout, des problèmes du pays. Cette initiative pour laquelle nous militons depuis si longtemps, dans les colonnes de ce journal, revêt en cette période difficile que connaît notre socié- té, une grande importance et mérite d'être suivi avec intérêt par tous ceux qui parlent de responsabilité dans ce pays de Guadeloupe. Nos jeunes prennent-ils la bonne direc - tion ? Pour plagier la chanson. Le fait même de crever «la bulle» dans laquelle évoluent beaucoup d'entre eux, coupés du pays réel et d'effacer les divisions artificielles qui nourrissent impuissance et frustration sont déjà un premier pas qui compte, un bol d'air qui vient rafraichir notre morosité ambiante. Nous attendons de connaître les résolu - tions de ce bik, qui vont nous donner une indication sur la direction que va prendre le kolektif. Mais, il nous semble indispensable, for - tement symbolique que les jeunes pre - nant appui sur la force qui s'est rassem- blée dans le «bik», exprime dès mainte - nant, avec force leur refus d'accepter toutes formes de mépris, toutes discriminations, toutes injustices à l'encontre des jeunes et d'une manière, générale contre tous les êtres humains. Le sort qui est fait aux jeunes étudiants guadeloupéens inscrits à I-2M Sup de CO Caraïbes est inacceptable et ne doit pas être accepté. Faisant fi des années d'effort déployés par les étudiants pour préparer un diplôme de licence, de Master 1, de Master 2 ; Des sacrifices de tous ordres consentis par leurs parents pour les accompagner, ceux qui ont le pouvoir dans l'administration des institutions de la République, semblent vouloir les passer à perte et profit, les traiter comme des dégâts collatéraux dans le disfonctionnement d'un système dont ils ne sont pas responsables. Quel mépris pour notre jeunesse qui étudie, qui travaille et qui réussit ?

C'est à croire que l'objectif poursuivi par ceux qui ont autorité dans ce pays, c'est d'envoyer le maximum de jeunes guadeloupéens gonfler les statistiques du chômage et de la délinquance. Nous ne pouvons les laisser faire ! Les étudiants d'I-2M qui ont réussi leurs examens dans les conditions qui étaient prévues dans le contrat passé avec leur institut doivent recevoir leur diplôme sans aucun préjudice, ni intellectuel, ni moral, ni financier. Ils ont assumé leur part d'engagement, tous ceux qui étaient concernés par la mise en œuvre des termes de ce contrat doivent assurer à leur tour. Ceux qui doivent poursuivre leur cursus à la rentrée de septembre ne doivent pas non plus restés au bord de la route. Il faut respecter la jeunesse guadelou péenne. Aucune loi, aucune réglementation ne peut être évoqué pour briser la vie de ces jeunes. Visitant la Guadeloupe au lendemain du cyclone Hugo en 1989, le Président de la République française François Mitterrand, prenant l'ampleur des dégâts et surtout les conséquences incalculables pour la société si les cho - ses devaient s'éterniser s'est exclamé : «Bousculons les lois et les règlements, ne nous laissons pas enfermer dans les lourdeurs administratives, l'essentiel c'est de répondre à la détresse des gens, c'est de prendre des mesures adaptées et exceptionnelles, dans cette situationexceptionnelle». La Guadeloupe c'est redressée rapide- ment dans cette démarche de souplesse. La situation des étudiants de I-2M Sup CO peut trouver une issue favorable rapide, si les autorités en charge de ce dossier et les élus guadeloupéens s'inscrivent dans cette philosophie. En tout cas, les jeunes guadeloupéens, ceux du Kolektif sont face à un défi : Rétablir les étudiants de I-2M Sup CO dans tous leurs droits. La collaboration au projet guadeloupéen de société commence ici. Nous sommes aux côtés de ces jeunes étudiants victimes de la gabegie des responsables de I-2M Sup CO et de l'ostracisme des gens de pouvoir.