Journalistes de toute la Caraïbe, unissez-vous !

Un colloque sur le rôle des médias pour l’intégration des peuples des Antilles décide la création d’un «bureau d’information Caraïbe».L’Humanité seul journal européen invité.

L’ hebdomadaire du Parti communiste guadelou- péen, les Nouvelles Étin- celles, avait pris l’initiative d’inviter des journalistes de toute la Caraïbe à un colloque qui s’est tenu les 4 et 5 décembre au Lamentin (Guadeloupe). V enus d’Haïti, de Cuba, de Jamaïque, de la Martinique, Sainte-Lucie, de la Dominique, de Montserrat, du Guyana … ils ont travaillé à l’élaboration du bureau d’information Caraïbe (BIC). Cette structure qu’ils se sont donnés six mois pour mettre en état de marche aura pour mission de faciliter la circulation de l’infor - mation de toute nature entre les îles et au niveau international et développer la coopération entre les journalistes de la région. Si proches et pourtant si loin. Les habitants de la région ne se rencontrent guère. Des grandes aux petites Antilles, des siècles d’esclavage et de colonisation ont érigé des murs invisibles qui iso - lent les unes des autres les îles alignées de Cuba à T rinidad et Tobago, du large de la Floride à la côte du Venezuela. Des statuts différents (indépendance, départements français d’outre- mer, telles, la Guadeloupe et la Martinique, possessions britanniques ou partagées entre la France et les Pays-Bas, comme Saint-Martin, pays satellites des États-Unis encore), des langues léguées par les puissances euro- péennes (anglais, français, espagnol), des moyens de transports intra-insulaires chaotiques, des relations verticales entre chaque île et la puissance dominante… autant d’obstacles à l’intégration et au développement de la Caraïbe. Pour Christian Céleste, directeur des Nouvelles Étincelles, « dans le contexte de la mondialisation capitaliste qui écrase et marginalise les petits pays, ce qui n’était qu’une volonté de coopération sur des secteurs limités emprunte la voie de la recherche d’une véri - table intégration économique et politique des pays de la Caraïbe». Depuis plusieurs années, a grandi dans les populations la conscience de racines communes des peuples. Arrachés à la terre d’Afrique, les ancêtres des habitants de toutes ses terres émergeant de la mer des Caraïbes ont été déportés, victimes de la traite négrière et réduits en esclavage dans les plantations de canne à sucre. Un crime contre l’humanité qui a duré trois siècles. Sur lequel se bâtirent les premières grandes fortunes du capitalisme nais- sant. L’intégration et le développement de l’espace caribéen ne se réalisera que si les peuples y participent, a souligné Christian Céleste, mais il leur faut au pré- alable se connaître. Telle est la mission du bureau d’informa- tion caraïbe. Le BIC s’adressera aussi bien aux journalistes tra- vaillant pour des titres partageant cette ambition caribéen - ne que pour les autres. Il doit être pour les journalistes un moyen d’action pour la diffusion d’informations d’île en île et vers le monde entier. Dans ce large panel de journaux, l’Humanité était le seul titre invité à participer aux travaux en raison, ont expliqué les organisateurs, de son engagement anticolonialiste et au côté des mouvements sociaux anti-pwofitasyon.