Que peut apporter le plan de relance du Gouvernement pour la Guadeloupe ?

Le plan de relance pour la Guadeloupe doit consister à porter des réponses aux questions qui relèvent de l’urgence par la mise à niveau des infrastructures, des réseaux et des équipe- ments dans les secteurs de l’eau, de l’énergie élec- trique, des transport, de la santé, du traitement des déchets, de la dépol- lution et de la préserva- tion de nos terres.

La crise sanitaire liée au Covid- 19 aura incontestablement accentuée la crise structu- relle dans laquelle notre pays se délite depuis des décennies et mis en évi- dence sa vulnérabilité.

Elle nous offre l’opportunité d’une remise à plat et d’un changement glo- bal du fonctionnement de notre société, et nous impose de prendre une autre orientation si nous voulons ouvrir une perspective réelle de développe- ment à la Guadeloupe.

Bien plus que le montant des fonds qui sera alloué dans le cadre du plan de relance gouvernemental, c’est le projet du pays que nous voulons construire qui est déterminant.

C’est là que le bât blesse. Depuis 1992, bientôt trente ans, se succèdent et alternent à l’administration des collecti- vités en Guadeloupe, ceux qui n’ont d’autre vision que la perpétuation du système et du modèle politique, écono- mique et social qui est précisément la cause de notre situation de faillite.

Le plan de relance que l’administration française a décidé pour les Guadelou- péens n’a d’autre finalité que de relan- cer le système d’hyper consommation qui garantit à l’import-distribution la rente qui leur assure leurs profits, en empêchant l’émergence de la produc- tion guadeloupéenne comme base pour asseoir le développement écono- mique de notre pays.

La crise de coronavirus est une opportunité pour mettre en place une nouvelle politique économique, ayant pour finalité la réduction de notre dépendance vis-à-vis de l’exté- rieur par la production et l’exploita- tion des importantes ressources du pays, pour répondre au mieux à la satisfaction des besoins de la popula- tion et au bénéfice de l’intérêt com- mun de tous les Guadeloupéens.

La Guadeloupe doit opter pour un modèle de développement endogène et durable, consistant à la création d’ac- tivités économiques à partir de l’exploi- tation des potentialités et des richesses e t du savoir-faire du pays pour répon- d re au mieux à la satisfaction des besoins de la population.

Ce développement endogène et dura- ble, est en modèle économique en rup- ture avec la société de surconsomma- tion et de gaspillage. Il s’agit d’un mode de vie respectueux de l’homme, des équilibres naturels et de l’environne- ment, privilégiant la qualité de vie au niveau de vie.

C’est aussi et surtout un autre modèle d’organisation sociale et sociétale, anti-capitaliste, qui nous oblige à repenser l’entreprise, sa fonction et sa finalité, son mode de fonctionne- ment et de gouvernance, la place et les droits des travailleurs, créateurs de sa richesse, la répartition de la plus-value créée par le travail.

Le plan de relance pour la Guadeloupe doit consister à porter des réponses aux questions qui relèvent de l’urgence par la mise à niveau des infrastructures, des réseaux et des équipements dans les secteurs de l’eau, de l’énergie élec- trique, des transports, de la santé, du traitement des déchets, de la dépollu- tion et de la préservation de nos terres. C’est une faute que de s’inscrire dans un quelconque plan consistant à relancer un système qui a fait la preuve de son échec et de ses dégâts.

Au contraire, il nous transformer cette crise sanitaire et ses consé- quences économiques et sociales en une opportunité pour mettre en place une autre organisation du pays et de la société, en rupture avec le système de domination politique, économique, social et culturel qui n’a d’autre but que de faire disparaître le peuple guadeloupéen pour accaparer définitivement son pays.

Ce projet de pays, impose aux Gua- deloupéens, conscients des dangers qui menacent le pays, d’élaborer ensemble un plan de relance de la lutte pour l’émancipation du peuple guadeloupéen par la consquête d’une véritable autonomie politique nous permettant d’ouvrir une pers- pective à la Guadeloupe.