Assemblée générale de l’Ude-Medef

Le jeudi 30 juin l’organisation patronale Ude-Medef (Union des entreprises affiliées au Mouvement des entreprises de France) a tenu son Assemblée Générale au World Trade Center à Jarry Baie-Mahault en présence de 120 chefs d’entreprises, du préfet Alexandre Rochatte, du Président du Conseil régional Ary Chalus et de Mme Marie-Luce Penchard 2e vice-présidente du Conseil régional. A noter que l’Assemblée départementale qui était invitée, n’était pas représentée.

Bruno Blandin, président de l’Ude-Medef a brossé la situation économique difficile conditionnée par la pandémie et a félicité dans le même temps la résilience manifestée par la France et la Guadeloupe. Il invite ses mandants à rester vigilants du fait que le virus soit encore présent.
Bruno Blandin a salué l’effort de solidarité manifesté par l’Etat et la Région Guadeloupe pour maintenir certaines entreprises à flot, citant en exemple la compagnie aérienne Corsair. Il s’est aussi félicité du nombre croissant de ses adhérents.
Malgré un satisfécit décerné à l’organisation pour son fonctionnement et son effectif croissant, le président de l’Ude-Medef fait le constat : «Tout ne va pas pour le mieux dans le meilleur des mondes», même que «rien ne va plus, la Guadeloupe est en situation d’échec».
Pour un bon fonctionnement de l’économie, Bruno Blandin invite ses pairs à ne pas se satisfaire d’une Guadeloupe qui se dégrade, qui se délite vers une situation d’apartheid entre deux sociétés qui s’ignorent.
Paradoxalement, il pointe du doigt dans son discours ceux qui vivent plutôt bien et ceux qui n’ont rien d’autre que les minima sociaux. Il dénonce aussi l’exode des jeunes les plus talentueux qui quittent l’archipel sans qu’ils aient l’envie de retourner dans une société qui s’entredéchire, en omettant de con-damner par la même occasion les entreprises «pwofitan, eksplwatè» qui piétinent la législation sociale et qui veulent embaucher une main-d’oeuvre de qualité mais rémunéré au rabais.
Si l’ancien ministre des Outre-mer, Sébastien Lecornu avait proposé pour sortie de la crise, une réforme statutaire pour la Guadeloupe, ce n’est pas la position du président de l’Ude-Medef qui précise dans son discours que ce serait une grande erreur, surtout, irresponsable que de considérer que ce serait la solution de tous les mots du pays.
La posture du patron des patrons guadeloupéens n’étonne pas quand il relativise dans la crise guadeloupéenne la responsabilité de l’Etat, son principal partenaire.
Déclarer que le temps des colonies n’est plus, comme l’a fait publiquement le président de l’Ude-Medef, peut être considéré comme un appel lancé à ses pairs et à l’Etat pour un fonctionnement différent de la Guadeloupe. Dans le cas contraire, en dépit du statut théorique de département, il faudrait être vraiment aveugle pour ne pas admettre que la Guadeloupe fonctionne toujours selon les règles édictées par Colbert et reste un marché captif pour l’enrichissement de la bourgeoisie française.
Le président de l’Ude-Medef n’a pas hésité à égratigner au passage ceux qui ont en charge la gestion du pays en les invitant à administrer comme la loi de la décentralisation leur permet dans leur champ de compétences. Il reconnaît que c’est la fin d’un cycle politique devenu obsolète, qui opérait par rattrapages.
Bruno Blandin lance un appel à ses pairs en les invitant à effectuer une véritable révolution, d’abord dans leurs attitudes. Il les enjoint à cesser de renvoyer sur les autres la cause de tous les maux qui assaillent le pays. Aussi, il les encourage à refuser la résignation pour espérer et entreprendre en responsabilité chacun dans sa sphère de compétence.
Bruno Blandin qui a été réélu pratiquement avec le même bureau a invité ses pairs à pratiquer la stratégie du bon achat en privilégiant l’offre guadeloupéenne et en faisant travailler tout le monde et pas toujours les mêmes.
L’Ude-Medef par la voix de son président appelle à bâtir ensemble le futur de la Guadeloupe avec les outils déjà existants. Il présente des pistes de réflexion pour bâtir un projet commun et définir une stratégie commune. La question institutionnelle étant relayée aux calendes grecques.