De L’Etincelle 1944 à Nouvelles-Etincelles 1997

Cet Appel au peuple, le 30 avril 1944, signé par quatre pionniers du Mouvement Communiste de la Guadeloupe, Rosan Girard (Dr en médecine), Sabin Ducadosse (métallurgiste), Hégésippe Ibéné (avocat), Raphaël Félix-Henri (ébéniste), peut être présenté comme une véritable bible politique des militants communistes.

Son dernier alinéa résu-me en effet le ni-veau d’implication de ces pionniers, déterminés à ensemencer le pays Guadeloupe de l’idéologie marxiste-léniniste. Cette graine politique n’aura pas tardé à germer, par la production d’un organe de presse «L’Etincelle», pour propager leur volonté et leur détermination d’être «de véritables éducateurs de la classe ouvrière», pour lui apprendre à «être aussi soucieuse d’accomplir ses devoirs que de faire valoir ses droits».Le rythme de parution évidemment a beaucoup évolué dans le temps, à la faveur de l’évolution des techniques d’impression et de diffusion de la presse. De la typographie à l’offset, découle la fréquence des parutions : «une fois par mois» ; «2 fois par mois» ; «1er, 10 et 20 de chaque mois» ; «chaque semaine», comme indiqué en première page.
«TOUT LE MONDE LE PENSE, MAIS L’ETINCELLE LE DIT»
Que de chemins parcourus en 78 ans, grâce à la lutte contre l’oppression, l’obscurantisme, l’exploitation, le brigandage électoral, pour l’égalité politique et juridique de l’homme et de la femme, bref, pour la conquête de tout ce qui pourrait contribuer à l’amélioration des conditions de vie sur les plans politique, sanitaire, social, éducatif et sociétal !
Une lutte sans répit, souvent en étroite collaboration avec des organisations syndicales oeuvrant également pour le bien-être de l’humanité

. Le slogan «Tout le monde le pense, mais l’Etincelle le dit» n’allait pas tarder à devenir un véritable sacerdoce se traduisant, au fil des décennies, en fonction de la conjoncture, par des réussites éclatantes aux yeux du peuple mais aussi, il faut le dire, par des échecs, du fait de la puissance du capitalisme, de la barbarie et de l’arbitraire colonial.
En dépit des procès, des saisies du journal, des emprisonnements, des expatriations pour atteintes à la sûreté de l’Etat, de la répression féroce allant jusqu’aux tueries pour casser les mouvements de grève, des dénigrements par des assimilationnistes locaux ou même d’illuminés nationalistes, les communistes, dans l’objectivité, le pragmatisme et la conviction marxiste-léniniste, sans démagogie, se sont retrouvés aux côtés du peuple pour réclamer ses droits et pour crier même parfois : «Tirez sur moi, ne tirez pas sur mon peuple».
La capitulation n’a jamais été à l’ordre du jour et l’affirmation de l’identité et de la capacité à assumer son destin est devenue une réalité.
LA MODERNISATION
DU JOURNAL S’EST IMPOSÉE
Touché comme toute la presse écrite par l’évolution des techniques de communication, l’Etin-celle a été aussi contraint de procéder à une forme de mutation journalistique, on peut même dire une refondation, pour engendrer les «Nouvelles-Etincelles» et con-tinuer son combat. Après 25 ans, on ne peut pas dire que sa flamme n’a jamais vacillé mais, toujours porté par les militants et plus singulièrement par ses rédacteurs, ses collaborateurs, ses lecteurs, il continue à propager la politique du Parti Communiste Guadeloupéen (PCG) pour une Guadeloupe autonome revendiquée dès son premier Congrès, en 1958.
Pour le grand bonheur de ses lecteurs, il s’est transformé, s’est modernisé, dans sa présentation, sa structure, son contenu, son habillage, son tirage, lequel avait dépassé 12 000 exemplaires à une certaine époque. De la monochromie initiale, il est passé à l’heure de l’offset, du numérique et de la polychromie. Cependant, c’est chaque jour qu’il s’emploie à s’améliorer pour toujours mieux répondre aux attentes de ses lecteurs et singulièrement des Guadeloupéens.
HOMMAGE ET REMERCIEMENTS
Alors, il nous revient de saisir aujourd’hui cette opportunité pour rendre hommage à ceux qui ont été ou sont encore les acteurs directs ou indirects de cette difficile entreprise.
Oui,

ils ont été ou ils sont directeurs de la publication, directeurs politiques, rédacteurs en chefs : Rosan Girard, Jules Boissel, Hégésippe Ibéné, Gerty Archimède, Herman Songeons, Frédéric Magunar, Ber-nard Alexis, Raymond Baron, Duniè-res Talis, Sainte-Croix Rauzduel, Fred Sablon, Michel Gédéon, Danik Zandronis, Anatole Louber, Félicien Blonbou, Christian Céleste, Paul Quellery-Selbonne.
Oui, ils ont été ou ils sont du comité de rédaction et de correction : Antoine Combé, Félix Gouno, Edmond gagneur, Roger Verdol, Alain Sémiramoth ; Claudy Chi-potel, Mona Cadoce, Jean-Claude Lombion, Jacques Gervélas, Chris-tian Labique, Guy Daninthe, Victor Bordelais, Lucette Manette, Félix Flémin, José Pierre-Justin, Romuald Céleste, Jacques Kancel, Emmanuel Broussillon, Edouard Francietta, Christian Salinières, Maryse Tau-pe, Nicole Taupe, Bernard Camier, José Chipotel, Vincent Blonbou, Félicien Blonbou, Victor Arthein, Mona Cadoce.
Oui, ils ont été ou ils sont d’anciens ou d’actuels collaborateurs de l’Etincelle ou de Nouvelles-Etincelles qui, spontanément et bénévolement contribuent à la parution d’un hebdomadaire tant attendu par les travailleurs guadeloupéens, toujours en prise avec le système colonial. A ces sociologues, historiens, anthropologues, psychologues et autres rédacteurs, nous leur rendons un vibrant hommage à travers : Hélène Migerel, Raymond Otto, Franck Garin, Didier Destou-ches. Nous restons persuadés que nous pourrons continuer à compter sur leur collaboration.
Oui, ils sont d’anciens ou d’actuels secrétaires de rédaction, maquettistes, Fred Sablon, Chantal Leroy, Solange Raghoubar, Josiane Danielle Monpierre, Philippe Bordelais, Gladys Jules-Gaston.
Oui, nous saluons tous ces autres militants communistes, cadres du Parti ou militants des cellules qui, par leurs écrits, ont contribué à porter haut la flamme émancipatrice du peuple guadeloupéen. Ce serait pour nous une véritable gageure de parvenir à les citer tous, même ceux qui ont saisi l’opportunité de bifurcations pour prendre la tangente et s’en aller vers l’aventure.
Oui, nous soulignons le concours de ces collaborateurs, salariés ou non, pigistes qui se sont attachés ou qui s’attachent à faire vivre le journal : Osange Talis, Claudie Maximilien-François, Juanita Coquin, Maria Luce, Nelly Bramble, Johanna Aglas, Sabin Chipan.
Oui, nous disons merci à ces lecteurs qui nous ont soutenus et qui continuent à le faire en s’inquiétant même parfois d’un retard éventuel de parution pour diverses raisons.
Et, bien sûr, nous n’oublierons pas les diffuseurs, communistes ou autres vendeurs, rétribués ou non, qui remplissent une mission très importante de propagande de la voix du PCG.
Nous sommes conscients que nous ne pouvons nommer tout le monde. Mais, nous donnons l’assurance que ces lignes pour le 25e anniversaire s’adressent à tous ceux qui, de près ou de loin, permettent à Nouvelles-Etincelles de poursuivre le combat, dans une Guadeloupe aspirant à son émancipation, sur la voie de la souveraineté.