Le cri d'alarme lancé par les infirmières des établissements scolaires

Nous publions avec un grand intérêt le cri d'alarme lancé par les infirmières travaillant dans les établissements scolaires. Cet appel mérite d'être entendu et compris, car, il y va directement de l'avenir de notre pays. L'institution du planning familial en Guadeloupe est une conquête sociale arrachée de haute lutte par les forces de progrès au premier rang desquelles l'UNION des FEMMES GUADE- LOUPEENNES. Nous devons nous mobiliser pour sauvegarder cet outil si nécessaire aux femmes et aux jeunes filles de notre pays. Tous ceux, qui, à longueur d'année, communiquent abondamment sur la montée de la violence, sur le fort taux D'I.V.G. en Guadeloupe, sur la prévention des maladies sexuellement transmissibles, doivent comprendre que la non prise en compte de la contraception des femmes et des jeunes filles est aussi une violence à leur égard.

AUX ELUS, A L'ARS, A LA DELEGATION DES DROITS DES FEMMES

LA MORT LENTE DES PLANNINGS FAMILIAUX EN GUADELOUPE

Les infirmières scolaires, ont appris le remaniement en toute discrétion des plannings de Pointe-à-Pitre et de Basse Terre. - Le Conseil général a décidé de ne plus verser de subventions aux plannings. - L'orthogénie demeurerait le seul service offert pour la prise en charge des IVG. - La contraception serait dévolue aux sages femmes des CLASS, or, celles-ci sont déjà en nombre insuffisant. - Les femmes n'auraient plus accès à la contraception gratuite du planning et seraient contraintes de payer leur consultation. - Les conseillères conjugales ne se déplaceraient plus dans les établissements scolaires pour effectuer des interventions en collaboration des infirmières scolaires. Alors que l'ARS tire la sonnette d'alarme sur le nombr e élevé d'IVG dans notr e département, il est affligeant de constater que les femmes et les jeunes filles se r etr ouvent pénalisées par cette décision. Or , le rôle incontour nable de ces centr es n'est plus à démontr er pour l'accueil des jeunes et leur information en matièr e de sexualité ! Celui-ci a été rappelé dans le rapport d'information de la délégation auxdr oits des femmes et à l'égalité des chances entr e les hommes et les femmes de l'Assemblée Nationale à l'issue de son enquête en 2011. Par un de nos courriers daté du 11 décembre 2011 au Conseil Régional nous vous faisions part de nos inquiétudes sur la situation des jeunes filles face à la contraception et à l'IVG en Guadeloupe, et vous demandions la mise en place d'un Pass Contraception pour les jeunes. En réponse, nous avions été informées que la violence était la problématique du moment, la contraception n'était pas la priorité Nous dénonçons justement cette violence, à l'encontre des jeunes filles et des femmes de la Guadeloupe que constituent la non-prise en compte de leur contraception, la privation d'un lieu et de référ ents en la matièr e. Pourtant nul n'est besoin de vous convaincre que la violence s'exerce aussi dans les rapports hommes / femmes donc dans la sexualité. Le rapport a également mis en exer gue la dif ficulté pour les adolescents et les jeunes de trouver un interlocuteur privilégié pour aborder le sujet leur sexualité, et le critère pécuniaire est décisif dans leur choix de contraception. Les professionnels de santé majoritairement choisis pour se confier sont par conséquent les infirmiers scolaires, puis les conseillers des centres de planification et d'éducation familiale. Nous infirmièr es, travaillant au plus près des élèves dans les établissements scolaires, ayant comme partenaires privilégiés les plannings familiaux, lançons un véritable cri d'alarme au regard de la catastrophe humaine qui se pr ofile. Nous demandons à tous les décideurs, qu'ils soient politiques ou institutionnels, de prendre leur responsabilité et d'œuvrer efficacement dans la prise en char ge de la contraception, pour que les jeunes de la Guadeloupe aspirent à une sexualité épanouie et en toute sécurité.