Le surendettement est un marqueur de la fragilité économique et sociale des ménages. Il se traduit par l’incapacité pour un ménage de faire face à l’ensemble de ses dettes bancaires et non-bancaires (en particulier de ses charges courantes : eau, électricité, loyer, impôts, etc.).
En Guadeloupe, sur les dix dernières années, un peu plus de 350 dossiers sont déposés en moyenne chaque année auprès du secrétariat de la commission de surendettement, assuré par l’Iedom. Le surendettement a fait un bond en 2022 avec 492 dossiers, soit une augmentation de 30% par rapport à 2021.
LES FAMILLES MONOPARENTALES PLUS TOUCHÉES PAR LE SURENDETTEMENT
Un ménage sur trois est endetté, deux ménages sur cinq connaissent des difficultés à honorer leurs échéances et un sur cinq a connu des retards de paiement. Les jeunes, les personnes âgées et les familles monoparentales sont les plus exposés.
Les surendettés sont pour 34% des femmes seules de 25 à 54 ans, avec un ou des enfants, ayant un petit revenu.
De plus, l’on constate que 86% des surendettés ont un revenu inférieur à 1 644 euros. En effet, si 47,5% des ménages surendettés ont des revenus d’activité, 86,1% d’entre eux disposent de ressources mensuelles inférieures à 1 644 euros. 70% des personnes surendettées en Guadeloupe vivent en deçà du seuil de pauvreté. 26,3% d’entre eux puisent leurs ressources financières des prestations sociales.
L’Iedom souligne entre autres que 61% des surendettés n’ont aucune capacité de remboursement. 45% n’ont aucune activité. Seuls 8,1% des dossiers présentent une capacité de remboursement supérieure ou égale à 800 euros en 2021.
La précarité se développe en Guadeloupe, l’inflation toujours galopante, le risque d’augmentation conséquente des services du surendettement n’est pas à écarter. Paradoxalement, malgré une situation économique et sociale globalement très difficile, le taux de recours à la procédure de surendettement par habitant en Guadeloupe reste faible. C’est à croire que les données ne reflètent pas forcément la réalité du niveau de vie des Guadeloupéens globalement.